Heal by Hair : la coiffure au service de la santé mentale des femmes africaines
- Posted on 18/10/2025 23:22
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg

Extrait de l'article: Lomé accueille du 19 au 25 octobre le programme Heal by hair, une initiative qui vise à permettre aux coiffeuses de reconnaître les premières manifestations de troubles mentaux ; et, en cas de besoin, d’orienter les personnes vers des experts en sant
Lomé
accueille du 19 au 25 octobre le programme Heal by hair, une initiative qui
vise à permettre aux coiffeuses de reconnaître les premières manifestations de
troubles mentaux ; et, en cas de besoin, d’orienter les personnes vers des
experts en santé mentale.
Cette 5e édition
est organisée par le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique, de la
Couverture sanitaire universelle et des Assurances en partenariat avec
l’Université de Lomé. Le programme Heal by hair, porté par la Bluemind
Foundation, formera 400 coiffeuses comme ambassadrices de santé mentale. Leur
mission : transformer les salons de coiffure en refuges d’écoute, de prévention
et d’orientation. Il est soutenu par le Fonds d’innovation pour le
développement (FID), et est fidèle aux recommandations de l’OMS (Organisation
mondiale de la santé) : rendre la santé mentale accessible, communautaire et
intégrée aux soins primaires.
Heal by hair : une solution locale
innovante
Mis en place à Lomé, le
programme Heal by hair repose sur une idée simple et puissante : former
les coiffeuses comme ambassadrices de santé mentale. Dans toute l’Afrique, les
salons sont des lieux du quotidien où les femmes se confient librement. En les
dotant d’outils d’écoute et de repérage précoce, les coiffeuses deviennent une
première ligne de prévention : elles savent reconnaître les signes de détresse,
offrir une oreille attentive et orienter vers les soins adaptés.
La formation des 400 coiffeuses sera
assurée par une équipe de psychiatres, psychologues et experts africains et
internationaux, avec un suivi de six mois. Une évaluation d’impact scientifique
rigoureuse sera faite par des chercheurs internationaux et nationaux, dont Dr
Sonia Kanekatoua (CHU Campus) et Mme Barma Marodégueba Kutolbena, maître de
conférences (Université de Lomé).
En accueillant et en soutenant cette
initiative, le Togo confirme son rôle de pionnier africain en santé mentale
communautaire. Avec une prochaine étape prévue à Kara en juillet 2026, Bluemind
Foundation vise 1 million de femmes togolaises soutenues d’ici fin 2026, dont
230 000 bénéficiaires directes dans les régions de la Kara, Centrale et des
Savanes.
Santé mentale en Afrique : une urgence de
santé publique, un enjeu économique majeur
Selon l’OMS, près de 10 % de
la population africaine souffre aujourd’hui de troubles mentaux, souvent dans
le silence et sans accès à des soins adaptés. Des études récentes montrent que
la perte de productivité liée à la dépression et à l’anxiété coûte en moyenne 1
000 USD à 2 000 USD par personne et par an dans les pays à revenu faible et
intermédiaire. Ces mêmes études révèlent qu’avec une estimation conservatrice à
1 500 USD par personne/an pour l’Afrique et une population affectée à 155
millions de personnes, la dépression et l’anxiété pourraient coûter environ
232,5 milliards de dollars américains (USD) par an à l’économie africaine en
termes de perte de productivité et coûts associés.
En tenant compte du Produit intérieur brut (PIB) nominal de l’Afrique, toujours selon ces sources, la dépression et l’anxiété représentent un coût économique estimé à 398 milliards de francs CFA par an (plus de 600 millions USD), soit l’équivalent de l’éducation d’un million d’enfants ou de la sécurité alimentaire de centaines de milliers de familles vulnérables.
Avec une prochaine étape prévue à Kara en Juillet 2026, Bluemind Foundation vise 1 million de femmes togolaises soutenues d’ici fin 2026, dont 230 000 bénéficiaires directes dans les régions de la Kara, Centrale et des Savanes.
Raymond DZAKPATA