Viandes et poulets surgelés importés : attention aux maladies chroniques
- Posted on 19/05/2022 16:48
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg

Extrait de l'article: Provenant d’Europe, d’Asie, d’Amérique, la viande de volaille surgelée importée doit normalement effrayer les consommateurs. Ceci au regard de sa qualité douteuse. Mais l’on constate que ces produits se retrouvent sur le marché sans que les...
Provenant d’Europe, d’Asie, d’Amérique, la viande de volaille
surgelée importée doit normalement effrayer les consommateurs. Ceci au regard
de sa qualité douteuse. Mais l’on constate que ces produits se retrouvent sur
le marché sans que les commerçants soient inquiétés. Qu’est-ce qui fait
réellement de ces viandes un danger pour la santé ?
Les autorités
togolaises ont pris des mesures draconiennes contre l’importation de la viande
surgelée au Togo. Mais le phénomène ne cesse de gagner de l’ampleur. Pourtant la législation togolaise fourmille
des mesures d’interdiction de certains produits carnés, y compris les croupions
de dindes.
Des « déchets » évacués de
l’Europe
La
chaîne de télévision franco-allemande ARTE, dans un reportage sur la
volaille importée en Afrique, a indiqué que les poulets
surgelés en provenance d’Europe, sont pour la plupart des
pondeuses en fin de ponte qui n’ont plus d’utilité dans l’élevage et qui
constituent des facteurs de coût. Elle précise que 360 millions
de poules en fin de ponte sont abattues chaque année en Europe. Ces
poulets étaient transformés en poule à bouillon, mais ces dernières
années, ils ne sont plus consommés en Europe. Ce qui constituait pour
les aviculteurs européens, des « déchets » avec
un facteur de coût lié à leur abattage. C’est
ainsi qu’ils ont eu l’idée de les exporter en Afrique, une
manière de s’en débarrasser tout en faisant du profit. Ces produits se
retrouvent alors sur le marché africain à des prix deux fois moins
cher que les poulets locaux, malgré les frais liés à l’abattage,
à la congélation et au transport. Les clients s’adonnent à cœur joie parce que son prix défie toute
concurrence. Or la preuve a été faite que la viande aviaire parvient aux
consommateurs togolais et d’ailleurs avariée parce que commercialisée par une
industrie agro-alimentaire et des négociants peu scrupuleux. Ceux-ci sont
soucieux surtout de se débarrasser d’un produit impropre pour le consommateur
européen mais excellent pour les Africains moins nantis.
Risques inquiétants de maladie
La consommation
des poulets surgelés importés peut provoquer des maladies chez ses
consommateurs. Dans le transport de ces poulets dans des conteneurs, il est
bien prouvé que la chaîne de froid est rompue. Pendant le transport, en
principe, les poulets devraient être conservés à une température d’au moins
18°C. Mais, ce n’est pas toujours le cas, les poulets arrivent décongelés en
Afrique. C’est dans cet état décongelé que les vendeurs africains les
recongèlent. Or, d’après les spécialistes, tout produit décongelé ne devrait
plus être recongelé. C’est dans ces conditions que ces viandes se décomposent, développent
des toxines qui intoxiquent le corps après consommation et engendrent des
dysfonctionnements et des maladies non transmissibles. Aussi, ces poulets sont élevés et traités
avec des médicaments et autres hormones qui peuvent créer la résistance microbienne,
des déséquilibres hormonales chez les consommateurs.
Quelquefois, ces
aliments restent étalés à l’air libre durant des heures avant d’être
achetés par le consommateur. Ce qui favorise la décomposition et crée des
toxines dans ces produits. Madame Mimi, consommatrice à Kpalimé, a connu une
mésaventure avec une viande congelé qu’elle a achetée et consommée : «
j’avais fait une sauce tomate avec le poulet et après le repas, j’ai constaté
que la sauce qui restée dans la marmite a pris de la mousse. Je n’ai pas
compris. La nuit j’ai eu des maux de ventre et je vomissais. Ma sœur elle autre
a fait la diarrhée cette même nuit. Finalement c’est à l’hôpital que nous
sommes allés nous faire soigner ».
Mathieu
Kponou Tobossi, Spécialiste en hygiène et qualité alimentaire évoque aussi des
éventuels risques liés à la consommation de ces produits. « On note
même que 75 % des antibiotiques utilisés chez le bétail ne sont pas assimilés
malheureusement. Cela se retrouve dans les urines et les matières fécales ou
bien ça s'accumule dans la chair de ces animaux. Et ce sont ces chairs et ces viandes qu'on
nous envoie ici. On les fait congeler
pour pouvoir les consommer pendant longtemps. Et bonjour les problèmes et les
risques non négligeables pour la santé publique, malheureusement, il y a
beaucoup de risques », souligne-t-il.
« Les préoccupations idoines n’étant pas prises, les viandes qui arrivent à
la douane de Lomé sont pour la plupart souvent contaminées. C’est ainsi qu’on
constate dans nos pays, que plus de la moitié de la viande importée n’est plus
appropriée à la consommation humaine. On y découvre pourritures, dégradations
et des grandes taches noires avec des moisissures et des contaminations par des
matières fécales animales ou autres », informe la Ligue des Consommateurs Togolais à tavers un communiqué.
Abel OZIH