4èmes journées scientifiques sur le VIH/SIDA 2024 : Bâtir à partir des évidences scientifiques
- Posted on 12/07/2024 16:18
- Film
- By abelozih@sante-education.tg
Extrait de l'article: Le Ministère en charge de la Santé a organisé, en collaboration avec le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST), les quatrièmes journées scientifiques sur le VIH et le Sida. Cet événement s’est tenu
Le Ministère en charge de la Santé a organisé,
en collaboration avec le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte
contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST), les quatrièmes journées scientifiques sur
le VIH et le Sida. Cet événement
s’est tenu du 11
au 12 juillet 2024 à Lomé. Le
thème est : «
Bâtir les interventions à partir des évidences scientifiques ».
Le lancement des travaux a été fait par Dr Kokou Wotobe,
Secrétaire Général du Ministère de la santé et de l’hygiène publique. La
cérémonie a été marquée par une remise de distinctions symboliques à 10
institutions et 2 personnalités en reconnaissance de leur engagement et appui
pour la lutte contre le VIH/Sida.
Une centaine d’acteurs ont pris part à ces assises nationales pour se mettre au même niveau en ce qui concerne les actualités internationales et mûrir leurs réflexions sur les grands défis liés à l’atteinte des objectifs 3 x 95 d’ici 2030 en matière de lutte contre le VIH. Ils se sont surtout basés sur des données scientifiques pour identifier les interventions les forces et défis, afin d’élaborer les meilleures stratégies opérationnelles pour un important impact sur la riposte nationale au VIH.
D’après Pr Vincent Pitché, Coordonnateur du Secrétariat
Permanent du Conseil National Lutte contre le Sida et les Infections
Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST), Président du comité d’organisation, les
Quatrièmes journées scientifiques sur le VIH/SIDA ont permis d’une part de
mettre au même niveau les acteurs locaux aux actualités internationales et d’autre
de mettre en valeur les recherches opérationnelles des
acteurs de terrain et d’échanger avec toutes les parties sur des problèmes
d’intérêt commun. Durant ces deux jours, 06 communications ont été faites et 02
symposiums ont été organisés. Le développement des différentes conférences et
communications a permis à toutes les parties prenantes de se remettre en cause
ou de comprendre certaines orientations stratégiques.
Bâtir à partir des évidences scientifiques
La science est dynamique. Les connaissances scientifiques et programmatiques permettent de mieux irriguer les interventions de la lutte contre le Sida. « Si on veut avoir un impact important dans notre riposte nationale nous devons collectivement à partir des données objectives donc scientifiques (études, évaluations) identifier les interventions qui marchent et celles qui ne marchent pas ou moins bien. Si nous voulons accélérer et atteindre les objectifs nationaux, il faut identifier et actualiser nos faiblesses et goulots d’étranglement, bâtir les meilleures stratégies opérationnelles pour résoudre et ne pas faire pour faire », a fait comprendre Pr Vincent Pitché, Coordonnateur du CNLS-IST.
Le ministère de la santé se réjouit des progrès
croissants réalisés dans la riposte nationale contre cette épidémie depuis une
dizaine d’années. Ces progrès sont matérialisés par une réduction significative
des nouvelles infections et des décès de 65 % entre 2010 et 2023. La couverture
thérapeutique des médicaments antirétroviraux des personnes vivant avec le VIH
est de 88%. « Malgré ces indicateurs
prometteurs, il reste d’énormes défis et contraintes pour atteindre les
objectifs nationaux souscrits par notre pays dans le cadre des objectifs de développement
durable (ODD). En effet, pour relever les défis et les goulots d’étranglement,
pour améliorer la qualité des prestations des services, les acteurs doivent
disposer des évidences scientifiques et c’est à partir de ces évidences qu’il
faut bâtir des interventions robustes dont la mise en œuvre va impacter
positivement les populations bénéficiaires», a déclaré Dr Kokou Wotobe.
Évidences scientifiques et programmatiques qui ont
impacté la lutte contre le VIH
Le Pr Vincent Pitché, dans son allocution, a
énuméré quelques évidences scientifiques et programmatiques ayant impacté la
riposte ces dernières années. Il a souligné qu’il faut bien connaitre son
épidémie (taille des populations cibles, cartographie épidémiologique de
l’infection) pour planifier et bâtir ces interventions. En matière de
prévention, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) est efficace, l’autotest,
l’index testing permet de toucher des personnes qui sont difficile d’accès dans
les centres de santé. Par contre, les
études d’évaluation ont montré que les grandes campagnes de dépistage ne sont
pas efficaces
En matière de soins et traitement, une étude faite en 2015 et publiée dans le « New England Journal of Medicine » révèle qu’il y a un grand bénéfice pour les patients et la santé publique à traiter tôt. Ces données ont conduit tous les partenaires techniques et financiers (OMS, ONUSIDA, Fonds Mondial PEPFAR) à œuvrer pour le déploiement de la stratégie Test et Treat ou Treat all et le traitement de toutes les femmes enceintes femmes séropositives (non plus de prophylaxie ARV au troisième). Par ailleurs cette étude et d’autres données montrent que la suppression de la charge virale est une stratégie efficace de prévention comme la transmission de la mère à l’enfant (PTME), la stratégie indétectable = intransmissible. Les avancées scientifiques confirment l'efficacité et la tolérance des trithérapies antirétrovirales (un comprimé par jour actuellement alors qu’on était au début des année 2000 entre 6 à 10 comprimés).
Prix décerné à l'ONUSIDA par Dr Wotobé (en veste)
La représentante du Directeur pays de ONUSIDA, Dr
Angèle Maboudou a indiqué que le dernier rapport publié par ONUSIDA sur l’état
de la riposte, montre qu’il existe une voie précise
pour mettre fin au Sida et les pays qui suivent cette voie
enregistrent déjà des résultats extraordinaires. « Nous avons
aujourd’hui la possibilité de mettre fin au Sida en raffermissant la volonté
politique, en investissant dans une riposte au VIH pérenne et en finançant ce
qui compte le plus : la prévention et
le traitement du VIH fondés sur des données probantes, l’intégration des
systèmes de santé, les lois non discriminatoires,
l’égalité des sexes et l’autonomie des communautaires », a expliqué Dr
Maboudou. Elle a souligné que cette voie aidera également l’humanité à se
préparer à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des ODD.
Situation du VIH au Togo
Au Togo, la prévalence du VIH est dix fois plus élevée
dans le Grand Lomé et la région maritime que dans la région des savanes. Cela
veut dire que tout en mettant l’accent sur la décentralisation et avec une
bonne couverture géographique des services dans tous les districts sanitaires,
on doit beaucoup plus investir les ressources dans Grand Lomé et la Maritime
pour avoir un grand impact.
Sur les populations cibles la prévalence du VIH est très
féminisée. Il faut donc prendre en compte les facteurs vulnérabilités
socio-économiques et les violences basées sur le genre notamment l’implication
des hommes dans les stratégies si on veut impacter positivement la morbidité et
la mortalité de l’infection à VIH chez les adolescentes et le couple
mère-enfant.
La mise en œuvre des interventions au Togo, grâce
l’appui des partenaires techniques et financiers ont permis d’accélérer le
niveau d’atteinte des objectifs des 3 x 95. Le Togo, à la fin de 2023, il est
constaté que 88 % des PVVIH connaissent leur statut, plus 99% PVVIH dépistées
étaient ARV et 90 % des personnes traitées avaient une charge virale supprimée.
William O.