Excès d’alcool : poison pour le cerveau
- Posted on 27/09/2024 13:55
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- By abelozih@sante-education.tg
Extrait de l'article: L'alcool, bien plus qu'une simple substance euphorisante, représente un véritable danger pour la santé. Au Togo, 67,20% des jeunes de plus de 29 ans consomment de plus en plus de l’alcool révèle l’étude de L’ONG Recherche action prévention accompagn
L'alcool,
bien plus qu'une simple substance euphorisante, représente un véritable danger
pour la santé. Au Togo, 67,20% des
jeunes de plus de 29 ans consomment de plus en plus de l’alcool révèle l’étude
de L’ONG Recherche action prévention accompagnement des addictions (RAPAA)
menée en 2020. Les données recueillies révèlent d’ailleurs que 77,5% des hommes
consomment du Sodabi et ses dérivés contre 22,5 de femmes. 30,8% des personnes
ayant un niveau primaire, 37,4% de celles qui ont atteint le niveau secondaire
consomment le sodabi contre 24,1% de personnes ayant atteint le niveau
supérieur. L’alcool chez les jeunes est un véritable fléau, car le cerveau
continue de se développer même à l’âge adulte.
Alteration des facultés cognitives
Il peut altérer les capacités cérébrales à longue échéance, entraînant des troubles de la mémoire, de l’impulsivité, des difficultés à mener des réflexions. Selon le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (centre américain de recherche sur les addictions), un effet anxiolytique et euphorisant se produit à partir de ce moment. L’ambiance et les conversations se détendent. Des freins sautent. On se préoccupe beaucoup moins de savoir si une blague douteuse sera bien perçue en public. On se lâche. Avec des effets plus ou moins sympathiques d’une personne à l’autre.
En 2017, une synthèse d’études réalisée par l’équipe de la neuroscientifique Karina Abrahao, de l’université brésilienne de São Paulo, a montré qu’à partir de 0,25 gramme par litre, la vision et la capacité de concentration baissent chez la plupart des gens ; les sensations subjectives commencent à s’altérer, de même que notre comportement.
Le
chercheur en addiction Hitoshi Morikawa, de l’université du Texas, à Austin,
explique quant à lui que cette libération résulte d’un surcroît d’activité des
neurones à dopamine dans l’aire tegmentale ventrale, un noyau profond du
cerveau qui fait également partie du système de récompense. Il semble que
l’éthanol y modifie la perméabilité de la membrane cellulaire à certains ions,
et déclenche ainsi des impulsions nerveuses…
Dans les colonnes du « Lancet Public Heath », des chercheurs français ont révélé un lien inquiétant entre la consommation excessive d'alcool et le risque de développer des démences, dont la maladie d'Alzheimer. Selon eux, l’alcoolisme multiplie par trois le risque de démences en général et par deux celui de développer la maladie d’Alzheimer. Un autre neuromédiateur impliqué dans les effets de l’alcool est la sérotonine. Ses taux augmentent rapidement lorsqu’on boit. Trois zones du cerveau sont concernées : l’hippocampe, l’aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens.
Dans une étude menée sur des souris,
des chercheurs de l’University of Texas Health Science Center, à San Antonio, a
démontré en 2006 que l’éthanol empêchait l’évacuation de la sérotonine de la
fente synaptique (au niveau de la jonction entre neurones), ce qui permettait
au neurotransmetteur d’adhérer plus longtemps à ses récepteurs. Un effet
similaire à celui des antidépresseurs. Pour préserver la
santé du cerveau et réduire le risque de démence, il est essentiel de limiter la
consommation ou, mieux encore, d'arrêter complètement de boire l’alcool.
Jean ELI & Esther KOLANI (Stagiaire)