Savoir prendre la pilule du lendemain

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Extrait de l'article: La contraception est l’ensemble des moyens adoptés pour éviter que les rapports sexuels aboutissent à une grossesse. Même si très peu de femmes y font recours, la pilule du lendemain est l’une des méthodes contraceptives

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La contraception est l’ensemble des moyens adoptés pour éviter que les rapports sexuels aboutissent à une grossesse. Même si très peu de femmes y font recours, la pilule du lendemain est l’une des méthodes contraceptives qui sauvent plus d’un. La pilule du lendemain est une contraception d'urgence qui permet d'éviter une grossesse après un rapport sexuel non ou mal protégé. Les femmes de moins de 30 ans sont les principales utilisatrices. Comment cela marche ?  

Au Togo, bon nombre de femmes et de jeunes filles utilisent la pilule du lendemain plutôt comme une méthode de contraception régulière. C’est le cas de Sarah, 32 ans, Patronne d’un atelier de couture. « Il m’arrive d’en prendre 2 ou 3 fois dans le mois. La pilule du lendemain permet d’éviter les grossesses. J’utilise cette pilule quelques jours après les rapports sexuels, lorsque je suis dans ma période de fécondation », confie-t-elle. Carine, la vingtaine est élève en classe de Terminale dans un lycée privé. Après les cours, elle a passé quelques heures en compagnie de son « petit ami ». Une fois à la maison, elle se rend compte qu’elle n’était pas dans une période favorable à un rapport sexuel. Elle panique et en parle à sa cousine Adjo, étudiante à l’université de Lomé qui lui suggère de prendre une pilule du lendemain afin de dissiper toutes ses inquiétudes. Carine a dû recourir à la pilule du lendemain pour ne pas avoir à porter une grossesse alors qu’elle prépare son baccalauréat.

« J’ai déjà fait usage de la pilule du lendemain. Il y a quelques années, je venais de recevoir mon attestation de fin de formation en cuisine. Dans l’euphorie qui caractérise le succès, je me suis laissé aller sans précaution. Heureusement que j’avais une amie qui m’en avait parlé. Ça n’a pas été facile vu que je devais débourser 5000 FCFA », explique Honorine, Restauratrice.

Plusieurs autres jeunes filles et femmes utilisent cette méthode de contraception occasionnelle à tout moment. Pire, elles ignorent la prescription. Certaines en ont payé les frais. « J’ai eu un rapport non protégé. Bien que je l’aie utilisée j’ai été enceinte », s’étonne Adèle. Pourtant, elle se souvient peu du temps mis avant la prise de ce comprimé. La jeune dame est aujourd’hui mère d’un bébé.

Qu’est-ce que la pilule du lendemain ?

La pilule du lendemain est « une contraception d’urgence qui permet d’éviter une grossesse après un rapport sexuel non ou mal protégé. Elle agit principalement en retardant l’ovulation et en perturbant la nidation. Il s’agit d’une méthode de rattrapage exceptionnelle permettant d’éviter une grossesse non désirée en cas de rapport non ou mal protégé. Ce n’est en aucun cas une pilule abortive : elle ne peut donc pas déclencher d’avortement puisqu’elle n’est plus efficace si la fécondation a déjà eu lieu », explique Dr Dédé Bénédicta Améwoui, Gynécologue Obstétricienne.

La pilule du lendemain est délivrée sous forme d’un comprimé unique, qui doit être pris au plus tôt dans les 12h après le rapport avec un verre d’eau et au plus tard dans les 72h après le rapport sexuel supposé fécondant.

Pas d’efficacité après 48 heures…

La pilule du lendemain ne doit pas remplacer une contraception régulière et s’utilise de manière occasionnelle.  « Plus la pilule du lendemain est prise tôt après le rapport à risque, plus elle est efficace. Bien que très efficace dans les 24 heures, son efficacité chute entre 48 à 72 heures après le rapport à risque. La pilule du lendemain n’assure pas une protection optimale. Seul un test de grossesse permet d’infirmer ou non le doute d’une éventuelle grossesse. Il est donc conseillé de faire un test de grossesse dans les trois semaines qui suivent la date du rapport non ou mal protégé », souligne Dr Améwoui.

Par ailleurs, « la pilule du lendemain peut-être aussi employée après un accident de préservatif (déchirure, mauvaise utilisation, glissement) ; un oubli de contraceptif oral au-delà du délai toléré ; et l’expulsion d’un dispositif intra-utérin, ou de l’implant hormonal contraceptif », indique la gynécologue. D’ailleurs, même si la pilule du lendemain ne remplace pas un moyen de contraception, il est utile d’avoir toujours un comprimé à la maison ou dans son sac à main. Une seule prise suffit.

Attention !

Le taux d’échec de cette méthode de contraception d’urgence est de 30%. Ce qui peut favoriser des complications comme les grossesses extra utérines (GEU), les grossesses indésirées, troubles des règles et des saignements. Toutefois, la prise, même répétée, d’une contraception d’urgence ne nuit pas à la fertilité. 

« Par ailleurs, même si vous avez pris la pilule du lendemain en cas d’oubli de pilule, il ne faut pas interrompre sa contraception habituelle, prenez le comprimé oublié dès que vous vous en rendez compte et continuez à prendre les comprimés quotidiennement jusqu’à la fin de la plaquette. Pensez à vous protéger à l’aide d’un préservatif jusqu’à vos prochaines règles. La contraception d’urgence délivre seulement un progestatif et ne présente en théorie aucune contre-indication. Toutefois, en cas de risque ou d’antécédents de grossesse extra-utérine, il faudra être plus vigilante et surveiller l’apparition des règles ou de quelconques symptômes », martèle Dr Améwoui.

Afin d’éviter des surprises désagréables, consulter une sage-femme ou un médecin gynécologue qui conseillera une bonne méthode de contraception. La pilule du lendemain ne protège en aucun cas des infections sexuellement transmissibles entre autres MST, IST, VIH/Sida, ou de l’ hépatite B. En cas de rapport à risques, il est important de se faire dépister.

Abel OZIH