L’obésité, une vraie maladie ?
- Posted on 27/12/2022 12:52
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg
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Extrait de l'article: L’obésité présente les caractéristiques d’une maladie. Quels sont les arguments pour considérer l’obésité comme un processus pathologique chronique et récidivant ?
L’obésité présente les caractéristiques d’une maladie.
Quels sont les arguments pour considérer l’obésité comme un processus
pathologique chronique et récidivant ?
L'obésité est définie comme un adulte ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30,0. L'IMC est calculé en prenant le poids d'une personne en kg et en le divisant par sa taille au carré en mètres. Au Togo, selon l’enquête STEPS 2010, 21,6% de la population togolaise sont en proie à l’obésité ou le surpoids. Une enquête transversale effectuée en milieu scolaire urbain du 5 au 9 mai 2008 au collège protestant de Lomé a montré que la prévalence de l’obésité chez les élèves était de 1,72% celle du surpoids de 2,86%. La prédominance féminine est statistiquement significative. Les élèves âgés de 15 ans et 16 ans étaient les plus touchés par l’excès pondéral.
Pour des
chercheurs de Louisiana State University, d’un point de vue biologique, un
agent affecte l’hôte et déclenche la maladie. L’agent, ici, ce sont les
aliments, et en particulier ceux à haute valeur énergétique ou calorique, trop
gras ou trop sucrés. L’hôte, c’est l’homme. L’abondance de nourriture, une
faible activité physique et des facteurs environnementaux interagissent avec la
susceptibilité génétique de l’hôte, en déséquilibrant la balance énergétique.
La revue « Obesity Reviews » explique que cet excès, l’apport
calorique trop élevé par rapport à la dépense, est stocké sous forme de graisse
dans des cellules graisseuses de plus en plus volumineuses et nombreuses,
sachant que les lipides peuvent infiltrer des organes comme le foie. Ce
phénomène favorise la production et la sécrétion d’une diversité de substances
métaboliques, hormonales et inflammatoires, susceptibles d’occasionner des
dommages aux artères, au cœur, au foie, aux muscles ou encore au pancréas. Sur
le plan individuel, l’ampleur de l’obésité et ses effets néfastes sur
l’organisme sont liés à la virulence ou à la toxicité de l’environnement et à
ses interactions avec l’organisme. Comme le soulignent les chercheurs,
l’obésité répond au modèle épidémiologique d’un processus pathologique, sauf
que l’agent toxique est la nourriture plutôt que le microbe. Affirmer cela est
important pour plusieurs raisons, concernant individuellement les personnes en
surpoids et la collectivité dans son ensemble : les problèmes de santé liés à
l’obésité justifient qu’on lui accorde une attention majeure, en termes de
prévention et de prise en charge, à l’instar de toute autre maladie chronique.
Raymond DZAKPATA