Journée mondiale « Zéro discrimination » : Accentuer la lutte contre la stigmatisation et discrimination au Togo

Journée mondiale « Zéro discrimination » : Accentuer la lutte contre la stigmatisation et discrimination au Togo
Extrait de l'article: Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté le lundi 27 février 2023 le rapport 2022 de l’Observatoire Droits Humains et VIH. C’était au cours d’une rencontre au siège du Secrétariat Permanent du Conseil N

Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) au Togo (RAS+Togo) a présenté le lundi 27 février 2023 le rapport 2022 de l’Observatoire Droits Humains et VIH. C’était au cours d’une rencontre au siège du Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST) à Lomé. Ce rapport fait l’état des lieux des cas de stigmatisation envers les PVVIH au Togo.

La communauté internationale célèbre, chaque 1er mars, la Journée mondiale zéro discrimination envers les Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH). Pour marquer cette Journée au Togo, le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté le rapport de l’Observatoire des Droits humains et VIH (ODH et VIH).

Selon le rapport, les femmes représentent 78% des victimes selon le sexe. Plus de 7 adultes sur 10 de plus de 25 ans  sont victimes de stigmatisation ou de discrimination, et la tranche 15 à 25 est aussi représentée avec 22%.  Il est observé que des actes de stigmatisation et de discrimination des envers des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont connu une légère baisse.

« Le nombre de cas collectés a relativement diminué passant de 419 à 305 soit une régression de 27%. Cette régression ne signifie toutefois pas que les violations des Droits à l’encontre des PVVIH ont diminué. Il est à noter que la collecte des données n’est pas effective dans toutes les structures sanitaires puis qu’à ce jour, nous ne couvrons que 100 structures de santé sur toute l’étendue du territoire », a expliqué Dr Amen Hlomewoo, Coordonnateur de l’Observatoire des Droits Humains et VIH.


Statistiques du rapport 2022

Par région, Lomé arrive en tête avec le tiers des victimes de stigmatisation et de discrimination avec 33%. Cette région concentre le plus grand nombre de structures dans lesquelles les données sont collectées. A l’image du poids de l’épidémie au niveau national, on remarque que les 4 régions méridionales présentent des données relativement élevées.

Une fois encore la majorité des victimes de stigmatisation et de discrimination proviennent de la communauté. Ce sont les membres de la famille, les voisins voire des proches qui violent le droit des PVVIH et des populations clé. Les formes de violations issues de la communauté sont, entre autres, constituées de violence verbale (insultes), d’indexation, de rejets.

Alors qu’on se bat pour la tolérance zéro surtout en milieu de soins, les données de 2022 montrent que les Droits des PVVIH et des Populations clés ont été violés dans les formations sanitaires. Bien que les victimes ne représentent que 5% de tous, c’est déjà beaucoup pour porter atteinte à l’environnement favorable aux soins que le pays essaie de construire. 

Les violences basées sur le genre constituent des formes de stigmatisation et de discrimination dont sont victimes les PVVIH et les populations clés. Généralement elles sont composées de 5 sortes de violences. Les données rapportées en 2022 montrent que ce sont les violences psychologiques et verbales dont les victimes ont le plus souffert. Avec 10%, les violences physiques sont aussi bien représentées ainsi que les violences sexuelles qui représentent 3%.

En 2022, 81% des victimes de stigmatisation et de discrimination ont bénéficié de référence. Sur les 254 qui ont été référés, 4% ont sollicité la justice et 10% ont profité de l’expertise de la Police. L’apport des leaders communautaires notamment les chefs traditionnels et les notables dans la résolution des cas est de plus en plus ressenti. Ainsi, 6%  des cas ont été référés auprès d’eux.

Aujourd’hui, la majorité des victimes de stigmatisation et de discrimination proviennent de la communauté, en l’occurrence la famille, les voisins ou proches qui violent les droits des PVVIH. La stigmatisation et la discrimination entravent la réponse au VIH. Ce qui limite non seulement les services de prévention, de dépistage, de traitement et d’observance mais également les services de santé sexuelle et reproductive plus larges et les services relatifs à la tuberculose et toutes autres maladies.

Pour Dr Maboudou Angèle, les inégalités demeurent le plus grand obstacle de la lutte contre le VIH. Elle poursuit que c’est pour cette raison que la stratégie mondiale de lutte contre le VIH s’intitule « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida ». « Si ces discriminations et stigmatisations persistent, il y aura toujours des populations à risque », a-t-elle martelé. 
Les formes de violations issues de la communauté sont entre autres, constituées de violence verbale, d’indexation, de rejet.

Selon un rapport de l’ONUSIDA, une analyse des études disponibles a mesuré quantitativement l’impact négatif de la stigmatisation et de la discrimination ainsi que la criminalisation du travail du sexe, de l’usage de la drogue et des relations sexuelles entre les personnes du même sexe sur les efforts de prévention de dépistage et de traitement du VIH et elle indique que l’absence de progrès concernant la stigmatisation et la discrimination liées au VIH entraverait les efforts pour atteindre les objectifs de dépistage et de traitement du VIH ainsi que de suppression de la charge virale, ce qui se solderait par 440.000 décès supplémentaires liés au Sida entre 2020 et 2030.

Raymond DZAKPATA

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Raymond DZAKPATA

Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté le lundi 27 février 2023 le rapport 2022 de l’Observatoire Droits Humains et VIH. C’était au cours d’une rencontre au siège du Secrétariat Permanent du Conseil N

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