Journée mondiale « Zéro discrimination » : Accentuer la lutte contre la stigmatisation et discrimination au Togo
- Posted on 02/03/2023 09:26
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg
Extrait de l'article: Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a présenté le lundi 27 février 2023 le rapport 2022 de l’Observatoire Droits Humains et VIH. C’était au cours d’une rencontre au siège du Secrétariat Permanent du Conseil N
Le Réseau des Associations de
Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) au Togo (RAS+Togo) a présenté le lundi 27 février
2023 le rapport 2022 de l’Observatoire Droits Humains et VIH. C’était au cours
d’une rencontre au siège du Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte
contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST) à Lomé. Ce rapport fait l’état des
lieux des cas de stigmatisation envers les PVVIH au Togo.
La communauté internationale
célèbre, chaque 1er mars, la Journée mondiale zéro discrimination envers les
Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH). Pour marquer cette Journée au Togo, le
Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a
présenté le rapport de l’Observatoire des Droits humains et VIH (ODH et VIH).
Selon le rapport, les femmes
représentent 78% des victimes selon le sexe. Plus de 7 adultes sur 10 de plus
de 25 ans sont victimes de
stigmatisation ou de discrimination, et la tranche 15 à 25 est aussi
représentée avec 22%. Il est observé que
des actes de stigmatisation et de discrimination des envers des personnes
vivant avec le VIH (PVVIH) ont connu une légère baisse.
« Le nombre de cas collectés a relativement diminué passant de 419 à 305 soit une régression de 27%. Cette régression ne signifie toutefois pas que les violations des Droits à l’encontre des PVVIH ont diminué. Il est à noter que la collecte des données n’est pas effective dans toutes les structures sanitaires puis qu’à ce jour, nous ne couvrons que 100 structures de santé sur toute l’étendue du territoire », a expliqué Dr Amen Hlomewoo, Coordonnateur de l’Observatoire des Droits Humains et VIH.
Statistiques
du rapport 2022
Par région, Lomé arrive en tête avec le tiers des
victimes de stigmatisation et de discrimination avec 33%. Cette région
concentre le plus grand nombre de structures dans lesquelles les données sont
collectées. A l’image du poids de l’épidémie au niveau national, on remarque
que les 4 régions méridionales présentent des données relativement élevées.
Une fois encore la majorité des
victimes de stigmatisation et de discrimination proviennent de la communauté. Ce
sont les membres de la famille, les voisins voire des proches qui violent le
droit des PVVIH et des populations clé. Les formes de violations issues de la
communauté sont, entre autres, constituées de violence verbale (insultes), d’indexation,
de rejets.
Alors qu’on se bat pour la
tolérance zéro surtout en milieu de soins, les données de 2022 montrent que les
Droits des PVVIH et des Populations clés ont été violés dans les formations
sanitaires. Bien que les victimes ne représentent que 5% de tous, c’est déjà
beaucoup pour porter atteinte à l’environnement favorable aux soins que le pays
essaie de construire.
Les violences basées sur le genre
constituent des formes de stigmatisation et de discrimination dont sont
victimes les PVVIH et les populations clés. Généralement elles sont composées
de 5 sortes de violences. Les données rapportées en 2022 montrent que ce sont
les violences psychologiques et verbales dont les victimes ont le plus
souffert. Avec 10%, les violences physiques sont aussi bien représentées ainsi
que les violences sexuelles qui représentent 3%.
En 2022, 81% des victimes de
stigmatisation et de discrimination ont bénéficié de référence. Sur les 254 qui
ont été référés, 4% ont sollicité la justice et 10% ont profité de l’expertise
de la Police. L’apport des leaders communautaires notamment les chefs traditionnels
et les notables dans la résolution des cas est de plus en plus ressenti. Ainsi,
6% des cas ont été référés auprès d’eux.
Aujourd’hui, la majorité des victimes de stigmatisation et de discrimination proviennent de la communauté, en l’occurrence la famille, les voisins ou proches qui violent les droits des PVVIH. La stigmatisation et la discrimination entravent la réponse au VIH. Ce qui limite non seulement les services de prévention, de dépistage, de traitement et d’observance mais également les services de santé sexuelle et reproductive plus larges et les services relatifs à la tuberculose et toutes autres maladies.
Pour Dr Maboudou Angèle, les
inégalités demeurent le plus grand obstacle de la lutte contre le VIH. Elle
poursuit que c’est pour cette raison que la stratégie mondiale de lutte contre
le VIH s’intitule « Mettre fin aux
inégalités, mettre fin au Sida ». « Si ces discriminations et stigmatisations persistent, il y aura
toujours des populations à risque », a-t-elle martelé.
Les formes de violations issues de la communauté sont entre autres, constituées
de violence verbale, d’indexation, de rejet.
Selon un rapport de l’ONUSIDA, une analyse des études disponibles a mesuré quantitativement l’impact négatif de la stigmatisation et de la discrimination ainsi que la criminalisation du travail du sexe, de l’usage de la drogue et des relations sexuelles entre les personnes du même sexe sur les efforts de prévention de dépistage et de traitement du VIH et elle indique que l’absence de progrès concernant la stigmatisation et la discrimination liées au VIH entraverait les efforts pour atteindre les objectifs de dépistage et de traitement du VIH ainsi que de suppression de la charge virale, ce qui se solderait par 440.000 décès supplémentaires liés au Sida entre 2020 et 2030.
Raymond DZAKPATA