Secrets et mystères sur l’éjaculation chez l’homme

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Extrait de l'article: Aboutissement d’un intense plaisir sexuel, l’éjaculation masculine se résume souvent à l’émission de sperme. Cette émission du sperme par le méat de l'urètre, orifice situé à l'extrémité de la verge, est un processus réflexe qui se produit lorsque l'

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Aboutissement d’un intense plaisir sexuel, l’éjaculation masculine se résume souvent à l’émission de sperme. Cette émission du sperme par le méat de l'urètre, orifice situé à l'extrémité de la verge, est un processus réflexe qui se produit lorsque l'excitation sexuelle dépasse un certain seuil. Mais tout comme l’éjaculation féminine recèle quelques mystères, la mécanique de l’homme cache aussi son lot de complexité.  Par quel mécanisme se produit l'éjaculation ? Quels sont les facteurs qui peuvent influencer l’éjaculation ? Nutritionnistes, sexologues, psychologues, et coachs sportifs donnent des éclaircissements.

L'éjaculation peut se produire pendant un rapport ou la masturbation. Mais c’est aussi un réflexe mécanique et biologique.  L'acte sexuel se divise schématiquement en quatre phases pour l'homme : « D’abord, l'excitation est caractérisée par l'érection du pénis. Cette érection est possible grâce à la congestion vasculaire des corps caverneux présents dans le sexe masculin où le sang afflue et y est pendant ce temps, bloqué. Le pénis en érection se durcit, s'allonge. L'érection peut survenir en quelques secondes, c'est un réflexe pour l'homme », explique Dr Cathérine Solano, Sexologue française. Chez l'homme, le désir est plus brutal et plus facilement satisfait. Chez la femme, il est diffus, souvent latent et plus lent à s'éveiller. Il est toujours fragile, et son absence ou sa perte sont maintes fois la source de problèmes sexuels.

« Ensuite la phase du plaisir en plateau. Le pénis introduit dans le vagin effectue des mouvements de va-et-vient plus ou moins rapides. L'homme contrôle son plaisir en fonction de son rythme », souligne Dr Solano.  Son plaisir monte de plus ou plus jusqu'à atteindre « un point de non-retour avec l'éjaculation : l'orgasme est imminent et il ne peut plus contrôler sa survenue. Selon les circonstances, il peut survenir après seulement quelques minutes d'excitation. De même, l'orgasme masculin est très bref : entre 13 et 15 secondes en moyenne. Chez certains, la sensation est uniquement ressentie au niveau des parties génitales tandis que chez d'autres, elle se propage à tout le corps. Dans la plupart des cas, l'éjaculation est concomitante à l'orgasme, même si les deux ne sont pas physiologiquement liés », poursuit la Sexologue. L'éjaculation est associée à des contractions aboutissant chacune à l'émission du liquide séminale ou sperme en dehors du pénis. 

Enfin, conclut la spécialiste, « la phase réfractaire (qui n'existe pas chez la femme). Rapidement après l'orgasme, l'érection retombe, la tension physique, musculaire et émotionnelle retombe également. L'homme est pris d'une envie de dormir, doublée d'une sensation de bien-être, liée aux endorphines, des hormones libérées juste après la jouissance. Après cette phase, pendant un certain temps, l'homme ne peut pas avoir de nouvelle érection ». Cette période de latence dure quelques minutes chez le sujet jeune jusqu'à plusieurs heures pour l'homme plus âgé. L'homme n'a pas de capacité multi-orgasmiques comme la femme.

L'éjaculation est-elle synonyme d'orgasme ?

On entend souvent dire que l'éjaculation est le point d'orgue de la jouissance et de l'orgasme masculin. « Pourtant, l'éjaculation est une réponse mécanique du corps, un réflexe physiologique. De fait, elle n'est pas nécessairement liée à l'orgasme. S'il arrive qu'un homme éjacule sans jouir, la grande majorité des éjaculations s'accompagnent d'un orgasme. Toutefois, alors que l'éjaculation est un phénomène physique, la puissance de l'orgasme peut dépendre de l'environnement psychologique et affectif de l'homme », explique Dr Catherine Solano. L'éjaculation et l'orgasme sont deux phénomènes différents qui arrivent au même moment. L'orgasme est cérébral et complexe, pas mécanique comme l'éjaculation. En effet, une stimulation du pénis ou de la prostate, en pratique sur le trajet des nerfs pudendaux (anciennement appelés nerfs honteux), peut entraîner de façon automatique une éjaculation.

Gérer ou contrôler son éjaculation

On peut par exemple choisir de retarder son éjaculation grâce au mental. Il est en effet possible de maîtriser son érection pour qu'elle dure plus longtemps en se concentrant sur celle-ci. Ceci nécessite de bien connaître son corps et son désir, et de savoir appréhender son plaisir tout en le maintenant à un certain niveau. « Chaque homme possède sa propre technique pour contrôler son éjaculation : certains pensent à autre chose le temps de faire redescendre l'excitation, d'autres ralentissent ou changent le rythme des rapports, relâchent les muscles de la zone périnéale pendant le coït», indique Dr Sylvain Mimoun, Sexologue français.

Différents troubles d’éjaculation

L’éjaculation nocturne : Pendant le sommeil, elle peut se produire ; on appelle parfois ce phénomène émission nocturne ou pollution nocturne. Ces incidents ont surtout lieu au moment de l'adolescence mais également à l'âge adulte, de manière plus ou moins régulière. Ils sont considérés comme normaux. L'éjaculation nocturne ne correspond pas toujours à un rêve érotique. Enfin, il n'y a pas de corrélation entre l'abstinence sexuelle et leur fréquence.

L'éjaculation précoce : « cela fait plusieurs mois que je souffre de cela. A peine quelques va-et-vient, j’éjacule. Cela me frustre. Je ne fais même pas 1 minute avec ma conjointe et je n’arrive non plus à retenir ou de contrôler cette éjaculation », se lamente Elie, 27 ans, Programmeur informatique. C’est un trouble de l'éjaculation persistant ou répété lors de stimulations sexuelles minimes avant, pendant ou juste après la pénétration, et avant que le sujet ne souhaite éjaculer. 

L’absence d'éjaculation : L’anéjaculation se caractérise par une absence d'orgasme. Rémi, témoigne « souvent quand ma femme et moi avions des rapports sexuels, je n’éjacule pas. Au début je me disais que c’est peut-être la consommation excessive de l’alcool qui faisait que je dure et surtout que l’éjaculation n’arrive pas à point. Ainsi je me suis toujours senti bizarre, évasif quand moi et partenaire sommes ensemble. Et ceci fait que je n’atteins pas l’orgasme comme beaucoup de personnes. »

Éjaculation asthénique : Contrairement à l'éjaculation rétrograde, c'est la phase d'expulsion du sperme qui est affectée. Au moment de l'orgasme, l'éjaculat s'écoule faiblement du pénis (éjaculation « baveuse ») et non sous forme caractéristique de jets vifs et répétés. Des causes passagères (éjaculations trop rapprochées, prise de certains traitements) ou congénitales (malformation de l'urètre, bas niveau de testostérone, faiblesse du muscle du plancher pelvien) peuvent entrainer l'incapacité à des projections plus ou moins puissantes de sperme.

Éjaculation retardée liée à la masturbation : Certains hommes éprouvent des difficultés à éjaculer lors d'activités autres que la masturbation personnelle. Ce phénomène s'interprète parfois comme un conditionnement du pénis aux habitudes de masturbation régulière. 

Lien entre l'activité physique et éjaculation

Le sport a des impacts positifs sur la santé, sur la santé sexuelle et l’éjaculation. Être sportif ou pratiquer régulièrement de l’activité physique garantit un bon résultat pendant les rapports sexuels et ainsi ne pas connaître des éjaculations précoces. Francis Ajavon, Coach Sportif explique : « quand on fait du sport et assez régulièrement, on a tendance à beaucoup transpirer, à respirer, le rythme cardiaque du cœur est au niveau et c’est ce dernier élément qui permet de pouvoir tenir au moment venu. Certaines personnes sont connues pour se précipiter et elles manquent de rythme, mais avec une bonne activité sportive où il est question de discipline, d’écoute de son corps, d’y aller au pas et avec mesure, tout ceci est très vite combattu. Certaines personnes ont aussi des problèmes de nerfs trop souvent bouchés ou de muscles atrophiés. Le sport aide à régénérer tout ça ».

Il est opportun à ce stade de recommander à toutes les personnes souffrant de ce mal qui n’est pas profondément sanitaire, « de recourir au sport. Déjà que ça donne une bonne discipline de corps, c’est aussi le cas dans d’autres domaines, et bien évidemment dans le sexe. », poursuit Francis Ajavon. « Mais il faut accompagner une bonne hygiène de vie, surtout de celle où on mange bien, des légumes, des fruits, qui sont des accompagnements nécessaires à l’activité sportive. Cependant, l’on peut avoir une bonne activité physique sportive et quand même souffrir du mal d’éjaculation précoce. Dans ce cas, c’est physiologique et là il faudra alors se rendre dans un centre de santé pour faire des analyses. », conseille le coach sportif.

Éjaculation et alimentation

L’infertilité touche près de 15% de la population mondiale, dans 40 à 50% des cas l’homme en est responsable. Les hommes ayant une alimentation incluant de la viande rouge et des aliments ultra-transformés ont entre 8,86 et 42,3 millions de spermatozoïdes en moins que ceux ayant une alimentation saine. Pour avoir une bonne éjaculation et un sperme de qualité privilégier les aliments entre autres : « consommer des fruits et légumes de saison (avocat, bananes, grenade, brocoli, persil, feuilles de baobab, tamarin, tomate, feuilles de carotte, betteraves, pastèque, épinards) cultivés localement, en variant les couleurs et en mettant l’accent en particulier sur les légumes verts à feuilles. Opter pour les oléagineux (amandes, noix de cajou, noix). Manger du poisson ou des fruits de mer 2-3 fois par semaine, en privilégiant sardine, anchois, maquereau, crevettes, crabes, huitres, Privilégier les épices (ail, gingembre, curcuma). Consommer chocolat noir, œufs. Opter toujours pour l’eau », recommande Mathieu Tobossi Kponou, Consultant en narcothérapie.

Avoir une alimentation saine, variée et équilibrée, est essentielle pour améliorer la qualité du sperme. Surtout lorsque l’on souhaite avoir un enfant. On augmente ainsi les chances de fécondation. Ces aliments ayant une forte teneur en zinc, sélénium, l’acide folique (ou vitamine B9) sont des viagras naturels. Ils favorisent la production de testostérone et améliorent la qualité et la quantité de sperme.

D’après Mathieu Tobossi, « éviter ou limiter considérablement l’alcool, une alimentation trop grasse ou trop sucrée, l’excès de sucre, de sel , de viande rouge et de café, le pain blanc, les pâtes et certains gâteaux, les plats déjà préparés, les huiles hydrogénées, les acides gras saturés (charcuterie, pâtisseries, viennoiseries, beignes, croissants, frites et fritures, biscuits), les édulcorants, les colorants alimentaires, le fructose artificiel et les additifs ». Ces aliments qui tuent la libido.

Maladie et éjaculation

L’obésité diminue la motilité et le nombre de spermatozoïdes. Si on souffre d'obésité, la perte de poids est la première étape à franchir. « La plupart des patients dont les spermogrammes sont anormaux présentent d’autres problèmes de santé. Il y a un lien entre mauvaise qualité du sperme et maladies du système circulatoire (hypertension, maladies cardio-vasculaires). En d’autres termes, un sperme de qualité est un gage sinon de bonne santé à long terme, du moins de morbidité moindre, avec à la clé moins d’hospitalisations notamment pour maladie cardiovasculaire ou pour diabète. La qualité du sperme semble être un puissant biomarqueur de l’état de santé général », informe un médecin généraliste. En cas de faible concentration en spermatozoïdes, il peut être utile d’agir plus énergiquement sur les facteurs de risque classiques de maladie cardiovasculaire et de diabète.

Troubles psychologiques et éjaculation 

L’anxiété concernant la performance sexuelle ou les enjeux relationnels associés, tels que l’intimité ou le rejet de la part du partenaire, « peut induire des troubles sexuels et l’évitement de la sexualité. Les hommes relatent surtout des troubles érectiles ou une éjaculation retardée, mais aussi une diminution du désir. Les femmes rapportent surtout des troubles du désir et de l’orgasme, mais aussi de la dyspareunie. Le stress au travail et les préoccupations financières ou familiales ont un impact sur l’érection ou même le désir sexuel. Ceci est dû à l’amoindrissement des niveaux d’activité dans les zones du cerveau impliquées dans l’excitation pendant les périodes de stress intense », souligne un psychologue.

Les hommes avec une phobie sociale souffrent de difficultés, d’intensité modérée, dans l’excitation, l’orgasme et la satisfaction sexuelle et ont des préoccupations autour de la performance. Le trouble sexuel le plus fréquent est l’éjaculation précoce, présent chez presque des patients.

Abel OZIH