Poisson : nutritif et thérapeutique
- Posted on 21/05/2021 00:00
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- By stephaneogou@gmail.com

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Le poisson est un aliment qui rentre dans
la consommation quotidienne des
Togolais. Il est réputé comme étant un aliment santé. A part son goût
délicieux, le poisson procure de bienfaits sur la santé de l’homme. Mais des
méthodes de conservation peuvent dégrader la qualité nutritionnelle que doit
procurer le poisson.
La composition du poisson varie d’une
espèce et d’un individu à l’autre selon l’âge, le sexe, l’environnement et la
saison. Comme il est conseillé de manger 5 fruits et légumes par jour, pour
leurs apports en vitamines, minéraux, fibres, et pour leur faible apport
calorique, ou encore des féculents à chaque repas, pour leur apport en glucides
complexes et l’effet de satiété qu’ils procurent, il est recommandé de
consommer du poisson deux fois par semaine. Les apports nutritionnels du
poisson pour l’alimentation sont reconnus. Le poisson est composé des lipides,
des acides gras (les oméga-3), des protéines, des acides aminés, des vitamines
(vitamine D et E) et des minéraux (sélénium, iode, magnésium, fer, cuivre). Ces
différentes propriétés améliorent la santé de l’homme. « Le poisson est classé dans le groupe des
aliments de croissance. Et quand on parle d’aliments de croissance, des
aliments qui apportent des protéines essentielles. Le poisson renferme plus de
20% de protéines tout comme la viande qui a de 18 à 20% de protéines »,
explique Mme Dapou Tchapo-Kondor, Nutritionniste à Lomé. « En dehors de
ces protéines, le poisson apporte des éléments comme les vitamines, les sels
minéraux (le calcium, l’iode qui est un micronutriment indispensable à la santé
mais qui se retrouve en de très petite quantité dans l’organisme et que ce
dernier ne peut pas synthétiser et il lui faut des apports extérieurs. Les
poissons gras renferment également des acides gras tels que la vitamine A, la
vitamine E, en exemple il y a l’huile de foie de morue », ajoute la
nutritionniste.
Peu importe le mode de capture,
l’utilisation du poisson dans la cuisine est fort importante dans le régime
alimentaire de l’homme. Qu’il soit
consommé frais, fumé, grillé ou frit, le poisson procure les sels minéraux et
autres vitamines.
Bienfaits prouvés du poisson sur la santé
« Le poisson est généralement considéré
comme faisant partie des meilleurs aliments qu’on peut manger pour un cœur
sain. De nombreuses grandes études d’observation ont montré que les personnes
qui mangent du poisson régulièrement semblent avoir un moindre risque de crises
cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de mort de maladie cardiaque»,
affirme Dr. Francine Ayessou-Komla, Nutritionniste en alimentation vivante, en
Angleterre. Le poisson étant riche en acides gras oméga-3, il est essentiel
pour le développement et la santé du cerveau et des yeux. Il est recommandé que
les femmes enceintes et allaitantes s’assurent de manger suffisamment
d’aliments riches en oméga-3 doit le poisson. Les femmes enceintes doivent
aussi éviter les poissons crus et non cuits, car il peut contenir des
micro-organismes qui peuvent nuire au fœtus.
La consommation du poisson est liée à un
déclin réduit dans le fonctionnement du cerveau dans la vieillesse. Les gens
qui mangent régulièrement du poisson ont aussi plus de matière grise dans les
centres du cerveau qui contrôlent la mémoire et l’émotion. Des études ont
montré que les gens qui mangent régulièrement du poisson sont beaucoup moins
susceptibles de souffrir de dépression. Le poisson est la seule bonne source
alimentaire de vitamine D. Cette vitamine importante fonctionne en fait comme
une hormone stéroïde dans le corps, et une grande proportion de la population
togolaise en est déficient.
Plusieurs études ont trouvé que la
consommation des huiles oméga-3 dans le poisson réduit le risque de diabète de type 1 chez
les enfants ainsi que de la forme auto-immune de diabète chez les adultes. Le
poisson peut aider à prévenir l’asthme chez les enfants et protéger la vision
lorsqu’on vieillit. Les gens qui consomment plus de poissons ont un risque
beaucoup plus faible de développer une dégénérescence maculaire, une des
principales causes de déficience visuelle et de cécité. Le poisson peut aussi
améliorer la qualité du sommeil.
Les enfants et la consommation des poissons
Un
enfant peut manger du poisson et des fruits de mer cuits (crevettes, moules,
etc.) dès qu’il commence à manger des aliments complémentaires. Il faut
cependant attendre l’âge de 2 ans avant de lui offrir les autres espèces de
poisson. Généralement le poisson
renferme moins de matières grasses que la viande, et celles qu’il contient sont
de bons gras (dont les oméga-3). Les
oméga-3 favorisent le développement et le fonctionnement du cerveau et des yeux
des enfants. Comme le cerveau d’un enfant atteint sa taille adulte à 5 ou 6
ans, le poisson devrait constituer un aliment important de son alimentation.
Par ailleurs, les oméga-3 diminuent également les risques de maladies
cardiovasculaires.
« Il est recommandé de donner du poisson à
manger deux fois par semaine aux enfants et de varier les poissons servis afin
que les tout-petits consomment une plus grande variété d’éléments nutritifs»,
recommande Mme Dapou Tchapo.
Pour réduire le risque d’étouffement, enlever
toutes les arêtes en coupant délicatement le poisson en petits morceaux avant
de le servir l’enfant.
Peut-on manger sans problème du poisson
fumé ?
La dégradation nutritionnelle se fait
remarquer dans les méthodes utilisées pour le fumage. « Si on met le poisson en
contact direct avec le feu, cela peut détruire certains éléments nutritifs dont
la vitamine A, et l’iode. Ces derniers sont des nutriments thermosensibles,
c’est-à-dire, l’excès de feu peut détruire ces deux nutriments. Lors du fumage,
on remarque qu’il y a de l’eau et la graisse qui sortent du poisson. L’eau
contenue dans le poisson comporte les oligoéléments tels que le calcium, le
sodium, l’iode. Ce qui fait qu’il y a une perte de valeur nutritive. En dehors
de cette perte, on utilise très souvent les objets non nutritifs pour fumer le
poisson par exemple les sachets plastiques, les pneus usagés qui peuvent se
révéler cancérigènes», détaille Mme Dapou Tchapo.
Le poisson congelé peut-il subir une
dégradation nutritionnelle par rapport au poisson frais ?
« La qualité nutritive du poisson surgelé
diminue considérablement quand il provient de la congélation. La surgélation ne conserve pas les omégas 3
qui sont des nutriments extrêmement sensibles à la surgélation. Il disparait au
bout de 6 mois. Passé ce délai de surgélation, le poisson n’est pas dangereux
pour la consommation mais il perd bon nombre de nutriments notamment l’omega 3,
l’iode et aussi sa saveur. La meilleure solution serait de l’acheter frais et
de le congeler soi-même et le manger dans le mois qui suit», déclare Dr.
Francine Ayessou-Komla, Nutritionniste en alimentation vivante.
Selon une étude faite par l’Institut Foods
and Drugs Administration, il faut congeler le poisson de 6 à 8 mois sans briser
la chaîne de congélation. « Malheureusement, le constat est que les conditions
de transport exigent la décongélation et après recongeler encore. Ce qui
favorise ou entraine une perte en valeur nutritive du poisson congelé », ajoute
Mme Dapou Tchapo.
Qu’en est-il du poisson en boîte de
conserve ?
Les poissons en boîte de conserve comme le
maquereau et la sardine, peuvent toujours garder leurs vitamines D et oméga 3. «
Comme dans les conserves il n’y a pas d’air, les omégas 3 restent présents.
Malheureusement, le taux d’histamine devient élevé à cause de la méthode ou du
mode de conservation. Il faut aussi tenir compte des conditions de la mise en
boîte, la date de péremption », explique Mme Francine Ayessou-Komla.
Gamé KOKO & Raymond DZAKAPATA