Comment l’alcool en excès endommage l’organisme
- Posted on 13/12/2024 13:03
- Film
- By abelozih@sante-education.tg

Extrait de l'article: Plus de 200 maladies sont imputables à l’alcool consommé en excès. Soit directement, soit parce qu’il est un facteur de risque.
Plus
de 200 maladies sont imputables à l’alcool consommé en excès. Soit directement,
soit parce qu’il est un facteur de risque.
Certaines
pathologies sont directement imputables à l’alcool en excès comme la cirrhose
alcoolique ou le syndrome de Korsakoff. Pour d’autres, il reste
un facteur de risque. C’est le cas de plusieurs cancers (bouche, pharynx,
larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal) en raison du passage de
l’alcool à travers la muqueuse buccale et l’œsophage, puis de façon plus
massive, par l’estomac et les intestins.
Le
foie, première victime
Le
foie est la principale cible de l’alcool, puisque c’est là qu’il s’accumule
pour être dégradé. Une majorité des consommateurs excessifs d’alcool ont une
stéatose (accumulation de lipides dans le sang pouvant évoluer vers la
cirrhose), un tiers une cirrhose alcoolique (inflammation grave du foie et
destruction progressive de celui-ci) et une hépatite alcoolique aiguë (mort
brutale des cellules du foie). Il s’agit de pathologies graves: en cas de
cirrhose et/ou d’hépatite alcoolique sévère, l’espérance de vie à cinq ans
varie de 20 à 60 %. L’abstinence d’alcool peut améliorer la situation à
n’importe quel stade de la maladie, mais plus le stade est avancé, plus les
risques de complications et de mortalité sont élevés.
L’alcool
est également un gros pourvoyeur de maladies cardio-vasculaires : hypertension
artérielle, cardiopathie ischémique. Ces risques s’expliquent par la toxicité
de l’alcool. Il est dégradé en intermédiaires très agressifs pour les protéines
et l’ADN. Il entraîne des dommages irréversibles sur les cellules avec
lesquelles il entre en contact.
Du
foie au cerveau
Le
cerveau est également une cible de choix pour l’alcool, de par sa toxicité,
mais aussi du fait de la présence de récepteurs à l’éthanol. À forte dose, leur
activation provoque l’extinction de signaux neuronaux et déprime l’activité
cérébrale. Plus de la moitié des personnes dépendantes présentent des troubles cognitifs
: troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire, de contrôle des
mouvements, etc. Ces effets sont lentement réversibles en cas de sevrage.
L’alcool modifie également la libération de sérotonine ou encore de dopamine
d’où le risque accru de dépression et de dépendance.
La
consommation excessive d’alcool est associée à un triplement du risque de
démence et à un doublement du risque de maladie d’Alzheimer. Parmi les démences
directement imputables à l’alcool, on trouve le syndrome de Korsakoff associé à
une carence en thiamine (vitamine B1) dans le cerveau imputable aussi à
l’alcool. Cette démence se caractérise par une altération massive et
irréversible de la mémoire et par une tendance à fabuler pour compenser les
oublis.
Jean
ELI