Novembre Bleu : Contre le cancer de la prostate

Novembre Bleu : Contre le cancer de la prostate
Extrait de l'article: Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme. Son poids réel varie fortement selon les régions : si les diagnostics augmentent partout du fait du vieillissement des populations et d’un meilleur dépistage, la....

Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme. Son poids réel varie fortement selon les régions : si les diagnostics augmentent partout du fait du vieillissement des populations et d’un meilleur dépistage, la mortalité reste particulièrement élevée là où l’accès au dépistage précoce, aux soins diagnostiques et aux traitements de qualité est limité.

Les estimations de “International Agency for Research on Cancer (IARC)”, en 2022 indiquent que des millions d’hommes ont reçu un diagnostic de cancer cette année-là et que les tendances à long terme prévoient une forte augmentation des nouveaux cas dans les décennies à venir.

Selon la revue médicale «The Lancet» et de l'étude «Global, regional, and national burden of prostate cancer, 1990–2040», le nombre annuel de cas de cancer de la prostate pourrait passer de 1,4 million en 2020 à 2,9 millions en 2040".

Le cancer de la prostate figure systématiquement parmi les cancers masculins les plus diagnostiqués au monde ; les taux d’incidence sont les plus élevés dans les pays à revenu élevé, en partie en raison d’un dépistage plus répandu (PSA) et d’un meilleur enregistrement des cas. Les projections publiées récemment suggèrent que le nombre de cas diagnostiqués chaque année pourrait presque doubler d’ici 2040 si rien n’est fait pour améliorer la prévention, le diagnostic précoce et l’accès au traitement.

Situation en Afrique : charge élevée et diagnostic tardif

En Afrique, le cancer de la prostate est l’un des cancers masculins les plus fréquents et fait partie des premières causes de décès par cancer chez l’homme dans plusieurs pays. Une étude menée par la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révèle que le cancer est en croissance en Afrique, avec environ 1,1 millions de nouveaux cas enregistrés en 2020, dont 16,8 % des cas du cancer du sein et 10,6 % de cancer du col de l'utérus  et le cancer de la prostate, plus fréquent chez les hommes avec 8,7 % des cas, suivi du cancer du foie 6,2 %.

Les taux de mortalité sont souvent plus élevés qu’ailleurs parce que les cancers sont diagnostiqués à des stades avancés, que les possibilités de prise en charge spécialisée (urologie, radiothérapie, chimiothérapie hormono-thérapie) sont limitées, et que les systèmes d’information et de dépistage sont insuffisants.

Des études et analyses récentes montrent des augmentations d’incidence et de mortalité dans plusieurs pays africains, et appellent à des stratégies adaptées de sensibilisation, de dépistage ciblé et de renforcement des capacités cliniques.

Situation togolaise : ce que disent les données

Les données disponibles (IARC/GLOBOCAN et bases  nationales) indiquent que, pour le Togo, la prostate figure parmi    les   principaux   sites de cancer chez l’homme en termes de mortalité. Dans une interview en 2022 avec Santé-Éducation, le Prof Kodjo Michel Tengue, Chef service d'urologie, précise que  chaque année , environ 300 nouveaux cas de cancer de la prostate sont enregistrés au CHU Sylvanus Olympio de Lomé .

La mortalité par cancer chez les hommes place souvent la prostate en tête, reflétant un constat de diagnostic tardif et d’accès limité aux traitements spécialisés. Les chiffres absolus restent plus faibles que dans les grandes régions, mais la proportion de décès liés au cancer de la prostate par rapport aux autres cancers masculins est préoccupante.

Facteurs de risque et particularités épidémiologiques

Parmi les facteurs de risque reconnus: l’âge (risque croissant après 50 ans), l’origine ethnique (hommes d’origine africaine présentent souvent des formes plus agressives), les antécédents familiaux, et possiblement des facteurs liés au mode de vie (obésité, alimentation). En Afrique, le sur-diagnostic est moins un problème que la sous-détection : beaucoup de cancers restent asymptomatiques jusqu’à un stade avancé.

Novembre Bleu / Movember

Novembre Bleu (ou Movember) est la campagne mondiale de sensibilisation aux cancers masculins, notamment prostate et testicule, et à la santé mentale des hommes, marquée par le ruban bleu et des actions de communication en novembre. Lancée au début des années 2000, la campagne vise à augmenter la conscience des signes et symptômes, promouvoir le dépistage ciblé, lever des fonds pour la recherche et les services de soutien, et lutter contre la stigmatisation qui empêche les hommes de consulter.

Les évaluations montrent que ces campagnes augmentent la visibilité de la question et peuvent accroître la demande de dépistage et d’information, mais leur impact réel sur la réduction de mortalité dépend de la disponibilité de voies de diagnostic et de traitements adaptés après le repérage. Autrement dit, la sensibilisation est nécessaire mais doit s’accompagner de renforcement de l’offre de soins.

Movember ou « Novembre bleu » répond à un besoin réel de sensibilisation et de déstigmatisation chez les hommes. Son efficacité maximale s’obtient si les campagnes sont liées à des services concrets (dépistage ciblé, accès au diagnostic, file active de prise en charge).

Raymond DZAKPATA (Sources : « IARC / GLOBOCAN, prostate fact sheet & Global cancer statistics 2022 »)  


Auteur
santé éducation
Rédacteur
Raymond DZAKPATA

Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme. Son poids réel varie fortement selon les régions : si les diagnostics augmentent partout du fait du vieillissement des populations et d’un meilleur dépistage, la....

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