Lutte contre le paludisme au Togo : situation et résultats
- Posted on 29/04/2021 00:00
- Film
- By stephaneogou@gmail.com

Extrait de l'article: Depuis 2013 le Togo a rendu gratuit le test de diagnostic et les médicaments contre le paludisme simple. En 2019, les médicaments pour le paludisme grave ont été également rendus gratuit...
Le 25 Avril est la date retenue pour la commémoration de la
lutte contre le paludisme dans le monde. L’édition de cette année 2021 est
placée sous le thème " Zero Palu –Tirer un trait sur le paludisme ». Dans
le cadre de cette célébration, le
Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a organisé le 23
avril, un webinaire à l'intention des acteurs de la lutte afin de présenter la
situation de la maladie et les résultats de la lutte au Togo.
La journée mondiale du paludisme est une occasion pour tous
les acteurs de réfléchir à l’évolution et la mise en œuvre des stratégies pour
l’élimination du paludisme comme problème de santé publique. Le webinaire a été
organisé dans le but de présenter la situation de la maladie et les stratégies,
les moyens de lutte et quelques résultats obtenus au Togo. L’OMS à travers
cette célébration veut mobiliser et exploiter le pouvoir des jeunes car
aujourd’hui, ils constituent la génération qui peut jouer un rôle clé pour
mettre fin au paludisme : « Pour
cette année, nous voulons l’engagement des jeunes puisqu’ils sont une majorité
à contribuer dans la lutte, de tout le monde pour atteindre les objectifs
d’élimination pour lesquels notre pays s’est résolument engagé », affirme
Dr Tinah Atcha-Oubou, coordonnateur du PNLP.
Situation
et résultats de la lutte au Togo
Le paludisme est au premier rang des pathologies
parasitaires rencontrées au Togo tant sur le plan de la morbidité que sur
le plan de la mortalité, la première cause de consultation, d’hospitalisation
et de décès. Aussi les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes payent
le lourd tribut. Selon les données de l’OMS, un (1) enfant meurt toutes les 2
mn du paludisme quelque part dans le monde.
Depuis 2001, la lutte contre le paludisme a été renforcée au
Togo après l’adoption de l’initiative faire reculer le paludisme en 2000. Depuis
lors, la lutte est basée sur des plans stratégiques dont celui en cours
2017-2022 révisé en 2019 et étendu à 2023.Pour le coordonnateur du PNLP, il y a
eu en 2019 au Togo, 2 406 091 cas de paludisme, 1275 décès dont 73 % chez les
enfants de moins de 5 ans et 3,2% la létalité.
Les résultats issus des stratégies de la lutte sont
encourageants. Selon le rapport mondial 2016 sur le paludisme, au Togo,
l’incidence du paludisme a régressé entre 20 à 40% entre 2000 et 2015 et
la mortalité a régressé de plus de 40% sur la même période. Même la prévalence
parasitaire chez les enfants de 6-59 mois est passée de 62,2% en 2004 à 36,2%
2014 et à 28% 2017. « Les décès dus au paludisme sont pratiquement stabilisés. Notre objectif final dans cette lutte, c’est
de diminuer les décès et diminuer la charge de la maladie dans de la
population », affirme le Dr Dr Tinah Atcha-Oubou.
Depuis 2013 le Togo a rendu gratuit le test de diagnostic et
les médicaments contre le paludisme simple. En 2019, les médicaments pour le
paludisme grave ont été également rendus gratuit dans les formations
sanitaires. « Nous sommes en train de
rehausser le niveau de sensibilisation pour que la population puisse être
informée afin de bénéficier de cette gratuite », précise le coordonnateur. Les données du dernier rapport mondial sur le
Paludisme au Togo, stipulent que l’incidence du paludisme a régressé de plus de
25% entre 2015 et 2018 et la mortalité a régressé de 8% sur la même période. La
mortalité spécifique due au paludisme est passée de 0,3‰ en 2011 à 0,12‰ en
2018. La létalité, quant à elle, est passée de 3,1% en 2011 à 2,4% en 2018 chez
les adultes et de 6,5% à 3,5% chez les enfants de moins de 5 ans sur la même
période.
En ce qui concerne la prévention, la possession d’une moustiquaire
à imprégnation durable (MID) pour 2 personnes a évolué entre 2013-2014 de 65% à
85% en 2017. Quant à l’utilisation des moustiquaires, elle a évolué de 34% à
63% avec 69% pour les femme enceintes et 70% pour les enfants de moins de 5
ans. Les enfants de moins de 5ans sont le groupe le plus vulnérable touché par
le paludisme.
Le
paludisme dans le contexte de la Covid-19
Dans les pays touchés par le paludisme, les personnes qui
ont de la fièvre peuvent être réticentes à se faire soigner par crainte de se
faire prendre pour un malade de la COVID-19, ce qui peut entraîner un paludisme
grave et la mort et faire peser une charge supplémentaire sur les systèmes de
santé. « Dans le contexte de cette pandémie, nous intégrons le Covid-19
dans la mise en œuvre de toute nos interventions et nos messages de prévention.
Nous encourageons les populations à ne pas avoir peur en cas de fièvre et à se
rendre dans les centres de santé les plus proches pour y effectuer un test et
recevoir le traitement », explique le coordonnateur.
Dans le contexte de la COVID-19,
il faut protéger toutes les personnes exposées au risque de paludisme et les
énormes progrès réalisés dans la lutte contre cette maladie.