Engorgement mammaire : comprendre la maladie pour l’éviter
- Posted on 23/11/2022 15:52
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- By abelozih@sante-education.tg

Extrait de l'article: Certaines femmes sont sujettes à l’engorgement mammaire au début de l’allaitement ou lors d’une période sans tétée. Le lait ne s’écoule plus, car une inflammation des seins comprime les canaux lactifères. Ce phénomène peut provoquer un inconfort et d
Certaines femmes sont sujettes à l’engorgement mammaire au début de l’allaitement ou lors d’une période sans tétée. Le lait ne s’écoule plus, car une inflammation des seins comprime les canaux lactifères. Ce phénomène peut provoquer un inconfort et des douleurs au niveau des seins. Quelles sont les causes de l’engorgement, ses symptômes, son traitement et les moyens de prévention ? Le point avec Dr Bingo M’Bortché, Gynécologue Obstétricien, Chef division médicale de l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBEF).
Selon Dr Bingo M’Bortché, Gynécologue Obstétricien, Chef division médicale de l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBEF), « l’’engorgement mammaire est une production de la sécrétion lactée qui pour plusieurs raisons, n'a pu s'écouler et a stagné dans l'arbre galactophorique, c’est-à-dire le sein. Cela aboutit à un gonflement des seins et à des phénomènes inflammatoires ». Il peut s'installer avant la montée laiteuse ou au beau milieu de celle-ci.
Quand survient-il ?
Environ deux jours après la naissance, les seins se remplissent de lait, augmentent de taille et deviennent plus lourds, mais de façon non douloureuse en situation normale. De façon générale, souigne Dr Bingo M’Bortché, Gynécologue Obstétricien, « l’engorgement mammaire survient au début de la période de l’allaitement maternel ».
Conséquences d’un
engorgement mammaire non pris en charge
« Lorsque l’engorgement mammaire n’est pas pris en charge, il évolue vers la mastite inflammatoire ou lymphangite. La lymphangite ou mastite inflammatoire est une inflammation localisée succédant le plus souvent à un engorgement mammaire », souligne Dr Bingo M’Bortché. La peau est rouge, chaude, douloureuse et tendue. Il existe souvent une température élevée avec des frissons, mais il s’agit d’un stade inflammatoire et non infectieux. Une lymphangite négligée peut évoluer vers une mastite infectieuse. « Cette dernière est une atteinte infectieuse qui survient souvent lorsque l’engorgement n’est pas traité. Il s'agit soit d'une surinfection, d'un engorgement mammaire négligé, d'une lymphangite aigue mal traitée ou d'une inoculation primitive par les crevasses », explique le gynécologue.
Causes ou facteurs de risque
Il peut se voir dans deux circonstances : « D’abord, lors de la montée laiteuse lorsque les tétées ne sont pas précoces et fréquentes des deux seins dans une bonne position, aréole correctement prise par le nouveau-né, après l’accouchement », affirme Dr Bingo M’Bortché. Ensuite, en cours d’allaitement : « il existe soit une mauvaise technique d’allaitement, restriction trop importante de la durée et de la fréquence des tétées, mise au sein incorrecte, soit un stress maternel qui bloque le réflexe ocytocique », poursuit-il. L’arrêt de l’allaitement peut être choisi par la mère pour diverses raisons.
Comment se manifeste-t-il ?
L’engorgement mammaire associe cliniquement « un gonflement généralisé des seins, des douleurs, un œdème diffus, une rougeur cutanée, une peau qui peut paraître luisante, une diminution du débit de lait ou encore une légère augmentation de la température, mais inférieur à 38,4°C », révèle le spécialiste. L’engorgement mammaire est un événement physiologique de la lactation. Il peut être source d’inconfort et de douleurs, et les mesures visant à limiter son intensité sont essentielles et ont un impact sur la survenue de complications ou d’échec de l’allaitement.
Que doit faire la femme en cas d’engorgement mammaire ?
La décongestion du « trop plein mammaire » est en effet largement possible à ce stade, en 24 heures en général. Pour Dr Bingo M’Bortché, « on proposera à la femme de poursuivre l’allaitement, aidé par un drainage des seins réalisé par une pression régulière toutes les 2 heures de façon manuelle sous la douche avec torchon ou serviettes tièdes ou à l’aide d’un tire-lait ». Il s’agit de faire couler un peu le lait, très souvent afin d’obtenir un confort suffisant au niveau des seins.
Comment prévenir cette anomalie ?
Le traitement préventif consiste à « favoriser des tétées précoces et fréquentes aux deux seins dans une bonne position, ou aréole correctement prise par le nouveau-né, après l’accouchement », recommande le gynécologue. Il faut aussi veiller à une bonne prise du mamelon par le bébé. Eviter l’absence de tétées prolongées.
Quelle prise en charge médicale ?
Des mesures visant à soulager la femme peuvent être proposées : « compresses froides après les tétées, application de pommade à base d’acide niflumique (Nifluril) ou d’ibuprofène. Si la femme décide d’arrêter l’allaitement pour diverses raisons, les médicaments sont disponibles pour assécher le lait dans les seins », souligne Dr Bingo M’Bortché, Gynécologue Obstétricien. Les tétées précoces et fréquentes des deux seins sont des moyens de prévention de l’engorgement mammaire, moyen de contraception quand ces tétées sont associées à l’absence des règles pendant les 6 mois suivant un accouchement et un moyen de développement de l’enfant.
Abel OZIH