Fumées de cuisine : signes d’intoxication
- Posted on 17/05/2023 17:44
- Film
- By abelozih@sante-education.tg

Extrait de l'article: S’exposer aux combustibles peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Comment savoir que l’on est intoxiqué par les fumées de cuisine? Dr Laurent Zagré, Pneumologue au CHR de Ziniaré au Burkina Faso montre les signes.
S’exposer aux combustibles peut avoir des conséquences néfastes sur la
santé. Comment savoir que l’on est intoxiqué par les fumées de cuisine? Dr Laurent Zagré, Pneumologue au CHR de Ziniaré au Burkina
Faso montre les signes.
La combustion
du bois produit des émissions de différents composés chimiques. Il y a : la matière
particulaire (MP): « Il s’agit de fines particules de polluants qui
adhèrent à de minuscules morceaux de cendre et de carbone. Ces particules sont
tellement petites qu’elles pénètrent profondément dans les poumons et
provoquent des problèmes pulmonaires et cardiaques. Les MP causent des
problèmes de santé, dont l’irritation des voies respiratoires, la diminution de
la fonction pulmonaire, l’aggravation de l’asthme, la bronchite chronique et
les décès prématurés chez les cardiaques », souligne Dr Laurent Zagré, Pneumologue burkinabé au CHR de
Ziniaré
On peut
retrouver « le monoxyde de carbone (CO). Ce gaz incolore et inodore
diminue la capacité du sang à transporter l’oxygène. Il est extrêmement toxique
et, à fortes concentrations, il peut causer la mort. Ces fumées sont composées
aussi des éléments irritants, comme l’acroléine, qui provoque de l’inflammation
et des réactions allergiques. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP), des agents cancérigènes qu’on trouve aussi dans la fumée de cigarette et
la suie de cheminée», relève Dr Laurent Zagré, Pneumologue.
La combustion
du bois produit aussi des composés organiques volatils, dont le benzène. Ces composés causent le
cancer, puis des émissions de dioxines, qui sont extrêmement carcinogènes.
Conséquences sur la santé
Les
conséquences pour la santé sont entre autres : « problèmes de foie,
troubles des systèmes immunitaire, reproducteur et endocrinien, problèmes de
développement et troubles neurologiques chez les enfants, certains types de
cancer, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), exacerbation d’asthme »,
identifie le pneumologue.
Reconnaitre les signes d’intoxication
D’après Dr
Laurent Zagré, « lorsque nous présentons des signes respiratoires ou
oculaires en cas d’exposition aux gaz de la fumée de cuisine, il faudrait
toujours consulter afin de mieux investiguer pour pouvoir poser un diagnostic. »
Des conseils à l’endroit des populations
Pour la fumée de cuisine, «utilisez seulement du bois très sec, qui brûle mieux, produit plus de chaleur et rejette moins de fumée et de polluants. Utilisez des petits morceaux de bois et assurez-vous que la ventilation soit adéquate. Ne brûlez jamais de bois traité (comme les morceaux de meuble, de porte ou de fenêtre qui peuvent avoir été traités contre les termites ou d’autres vermines), de bois recouvert de plastique, de colle ou de peinture, ni de bois provenant de poteaux d’électricité ou de traverses de voie ferrée. Ces types de bois sont imprégnés d’une variété de substances qui rejettent de grandes quantités de produits toxiques, dont les dioxines, quand elles brûlent », conseille le spécialiste.
Ne jamais brûler
de déchets, de plastique ou de pneus. « Ces matières contiennent des
substances toxiques ; leur combustion à l’intérieur des habitations est donc
encore plus dangereuse, puisque des concentrations intenses de polluants sont
produites. Le danger est particulièrement grave pour les femmes et les enfants
qui sont directement exposés pendant de longues périodes», explique Dr Laurent Zagré.
Ne pas utiliser
d’essence, de kérosène, d’huile ou de charbon pour allumer un feu à
l’intérieur. « Il vaut mieux utiliser du papier, des feuilles ou des
petites branches imprégnées de résine naturelle. Si vous avez un foyer ou un
poêle au bois, vérifiez que les conduits de ventilation sont propres; cela
favorise une combustion moins polluante », recommande le pneumologue.
Elom AKAKPO