Prévention des maladies cardiovasculaires (MCV) : Interview du Pr René Baragou, Chef du Service de cardiologie du CHU Sylvanus Olympio

Prévention des maladies cardiovasculaires (MCV) : Interview du Pr René Baragou, Chef du Service de cardiologie du CHU Sylvanus Olympio
Extrait de l'article: Au Togo, de récentes études dans la population révèlent que 30% des adultes souffrent d’hypertension artérielle, 7,3% de diabète et 15% d’obésité. Les MCV sont responsables d’une hospitalisation croissante dans les hôpitaux. Pour inverser la courbe,

« Cela se caractérise par des douleurs à la poitrine, une toux à l’effort, un essoufflement lors de l’effort…» 

Au Togo, de récentes études dans la population révèlent que 30% des adultes souffrent d’hypertension artérielle, 7,3% de diabète et 15% d’obésité. Les MCV sont responsables d’une hospitalisation croissante dans les hôpitaux. Pour inverser la courbe, l’enjeu principal se situe dans la prévention. Le chef de Service de cardiologie du Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio et Président de la Société de Cardiologie du Togo (SOCART), Pr René Baragou prodigue ses conseils pour améliorer la prévention.

Santé-Education : Y a-t-il des signes avant-coureurs qui peuvent alerter sur la survenue d’une maladie cardiovasculaire ?

Pr René Baragou : Il faut distinguer deux groupes. Il y a d’un côté ceux qui ne le savent pas mais qui sont à risque. Ce sont les asymptomatiques. Cela concerne les personnes qui consomment du tabac, qui ont un facteur héréditaire important, qui sont en surpoids ou obèses, font de l’hypertension, ou encore du diabète. De l’autre côté, on trouve ceux qui ont des symptômes. Cela se caractérise par des douleurs à la poitrine, une toux à l’effort, un essoufflement lors de l’effort d’abord puis au moindre effort et, enfin, au repos. Les hommes de plus de 40 ans et les femmes de plus de 50 ans qui se trouvent dans l’un de ces deux groupes doivent se sentir concernés.

Est-il possible de diminuer les risques ?

Pour les personnes qui sont à risque, il faut au maximum contrôler ces risques. Ainsi, cela revient à ne pas fumer, avoir une alimentation sans graisse et avec plus de légumes et pratiquer une activité physique comme la marche ou favoriser les escaliers plutôt que l’ascenseur. Il n’y a pas besoin de faire un marathon, une marche quotidienne d’une trentaine de minutes suffit. Il faut également consulter un cardiologue une fois par an afin qu’il puisse détecter d’éventuels problèmes coronariens.
Pour les personnes symptomatiques, la consigne est la même : il faut éviter de fumer et mieux manger. En ce qui concerne l’activité physique, avant la reprise, il faut consulter un cardiologue afin de prévenir l’arrivée d’un infarctus.

Quelles sont les principales maladies du cœur qui peuvent survenir ?

Il y a d’abord la cardiopathie ischémique qui représente environ 60% des hospitalisations. Elle peut aller de la simple angine de poitrine à l’infarctus et concerne tout ce qui relève de l’alimentation en sang du cœur par les artères coronaires. On trouve ensuite la cardiopathie valvulaire. Il s’agit d’un problème au niveau des valves du cœur qui sont soit malformées soit rétrécissent soit deviennent insuffisantes. Les deux gros symptômes sont l’essoufflement et les palpitations. Il y a ensuite la myocardiopathie qui touche les muscles cardiaques. Le cœur est un muscle qui peut parfois devenir déficient et perdre en efficacité, entrainant une insuffisance cardiaque. La maladie du muscle cardiaque peut être idiopathique, c’est-à-dire que les causes ne sont pas identifiées, ou secondaires, dans le cas d’une myocardite. On peut également avoir une cardiopathie congénitale qui est une malformation des enfants qui est prise très tôt en charge dans sa vie mais va le fragiliser.

Comment se déroule le dépistage des maladies cardiovasculaires ?

Cela commence par un examen clinique, un électrocardiogramme et une échographie cardiaque qui même s’ils sont imparfaits permettent d'orienter le diagnostic, de visualiser d'éventuelles anomalies valvulaires, du myocarde ou infarctus.

D'autres examens plus sensibles tels que test d'effort ou scintigraphie myocardique permettront d'affiner le diagnostic et proposer le cas échéant au patient une exploration de ses artères coronaires par une coronarographie, examen qui permet de visualiser les artères du cœur et d'éventuelles lésions d'athérosclérose.

Peut-on faire du sport lorsque l’on a une pathologie cardiovasculaire ?

Cela dépend de la pathologie, il y a plusieurs grades. Si le problème est celui d’un rétrécissement des valves, cela se soigne et on peut reprendre une vie normale une fois le problème résolu. Par contre, si l’on fait un infarctus, et un quart des patients entrent dans les maladies coronariennes par l’infarctus, alors cela signifie que le cœur est déficient. En fonction de la gravité, les efforts importants peuvent être interdits, voire aller jusqu’à interdire le moindre effort ou même de prendre l’avion. Le plus important, c’est d’éviter l’infarctus.

Propos recueillis par Abel OZIH

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Abel OZIH

Au Togo, de récentes études dans la population révèlent que 30% des adultes souffrent d’hypertension artérielle, 7,3% de diabète et 15% d’obésité. Les MCV sont responsables d’une hospitalisation croissante dans les hôpitaux. Pour inverser la courbe,

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