Paludisme et transfusion sanguine : Un équilibre délicat au Togo

Paludisme et transfusion sanguine : Un équilibre délicat au Togo
Extrait de l'article: Le paludisme et la transfusion sanguine entretiennent une relation complexe et vitale. Au Togo, comme dans le reste de l’Afrique subsaharienne, la transfusion est à la fois un traitement essentiel et une source potentielle de transmission de...

Le paludisme et la transfusion sanguine entretiennent une relation complexe et vitale. Au Togo, comme dans le reste de l’Afrique subsaharienne, la transfusion est à la fois un traitement essentiel et une source potentielle de transmission de la maladie. La transfusion est inévitable pour traiter l'anémie sévère causée par le paludisme, particulièrement chez les jeunes enfants. Mais le parasite peut survivre rapidement dans le sang collecté. Ce double enjeu nécessite une vigilance constante et des protocoles stricts pour garantir la sécurité des dons de sang.

Le paludisme, causé par un parasite transmis par les moustiques, reste la principale cause d’anémie sévère, surtout chez les enfants de moins de cinq ans. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces enfants représentaient environ 76 % des décès dus au paludisme en Afrique en 2023. Cette anémie peut être fatale si elle n'est pas traitée rapidement. La transfusion sanguine est le traitement de choix pour sauver des vies.

Cependant, cette intervention comporte un risque. Si le donneur est porteur du parasite du paludisme, celui-ci peut être transmis au receveur. Toutefois ce risque de transmission du paludisme par la transfusion sanguine est à relativiser en zone d’endémie palustre. En effet, le donneur et le receveur courent le même risque toute leur vie par rapport au paludisme et ils ont tous les deux des anticorps relativement protecteurs liés au contact quasi-permanent avec le parasite. Il ne serait pas efficient de mettre en place la recherche systématique du parasite du paludisme sur tous les dons de sang. Néanmoins pour les individus plus fragiles comme les enfants il est souvent nécessaire de les protéger en cas de transfusion par un traitement antipaludique préventif. 

La meilleure façon de sécuriser le sang est de réduire l'incidence du paludisme dans la population. En renforçant les campagnes de prévention (moustiquaires, traitement précoce), le nombre de donneurs potentiels porteurs du parasite diminue. Selon les données de 2024, le Togo a enregistré une baisse de 10 % des cas de paludisme, passant de 286 cas pour 1 000 habitants en 2023 à 258 en 2024, ce qui constitue une avancée à maintenir pour  contribuer de manière significative à la sécurité transfusionnelle.

Encourager les dons volontaires et réguliers permet de constituer une réserve de sang en amont des urgences. Cela évite le recours aux dons de remplacement qui retardent la prise en charge des urgences car inversent l’ordre des choses qui voudraient que le sang attende le malade et non l’inverse. 

Esther KOLANI

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Raymond DZAKPATA

Le paludisme et la transfusion sanguine entretiennent une relation complexe et vitale. Au Togo, comme dans le reste de l’Afrique subsaharienne, la transfusion est à la fois un traitement essentiel et une source potentielle de transmission de...

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