Mesures préventives contre le VIH/SIDA

Mesures préventives contre le VIH/SIDA
Extrait de l'article: Le VIH/Sida demeure une menace sanitaire mondiale. Malgré des progrès considérables en traitement et en prévention, les nouvelles infections stagnent dans plusieurs régions et des inégalités entravent l’accès aux interventions. Les stratégies de ...

Le VIH/Sida demeure une menace sanitaire mondiale. Malgré des progrès considérables en traitement et en prévention, les nouvelles infections stagnent dans plusieurs régions et des inégalités entravent l’accès aux interventions. Les stratégies de prévention sont désormais multiples telles que biomédicales, comportementales et structurelles. Ces stratégies doivent être mises en œuvre de façon combinée, centrée sur les droits et l’équité. Quelles sont les mesures préventives de lutte contre le VIH ?

La prévention efficace repose sur trois piliers complémentaires :  réduire de  l’exposition (comportements et mesures de réduction des risques), réduire la probabilité d’infection après exposition (mesures biomédicales : PrEP, PEP, préservatifs), réduire la transmission à partir des personnes vivant avec le VIH (traitement antirétroviral et maintien d’une charge virale indétectable, U=U).

Ces approches doivent être accessibles, non stigmatisantes et adaptées aux populations à risque (jeunes, travailleurs du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, personnes trans, personnes qui s’injectent des drogues, personnes en prison). Le rapport global 2024 d’UNAIDS alerte sur les lacunes actuelles en prévention et sur la nécessité d’une action politique et financière renforcée.

Dépistage et diagnostic : porte d’entrée de la prévention

Le dépistage est la condition préalable à toute stratégie : diagnostic précoce, mise sous traitement, et proposition de PrEP aux personnes séronégatives à risque.

Prévention biomédicale

Pré-exposure prophylaxis (PrEP) : c’est la prise préventive d’antirétroviraux par des personnes séronégatives à risque, qui réduit fortement le risque d’acquisition du VIH lorsqu’elle est correctement prescrite et suivie. Les formulations incluent des comprimés quotidiens, des schémas « à la demande » pour certaines personnes, et des injections longue durée (cabotegravir, lenacapavir et autres).

Efficacité et suivi : La PrEP orale, prise de façon régulière, peut réduire le risque de transmission sexuelle jusqu’à 99 % chez les personnes qui la prennent comme prescrit ; les injections longues durées offrent une alternative utile pour les personnes ayant des difficultés d’adhérence quotidienne. Les programmes associent dépistage HIV régulier, conseils, et prise en charge des effets indésirables.

La Post-exposure prophylaxis (PEP) est une courte cure d’antirétroviraux débutée le plus tôt possible, idéalement moins de 3 jours après une exposition possible. Les lignes récentes de l’OMS recommandent d’élargir l’accès au PEP en permettant notamment la dispensation communautaire et la simplification des parcours pour réduire les délais d’initiation.

Les préservatifs et lubrifiants restent une mesure fondamentale, efficace et peu coûteuse pour réduire la transmission sexuelle du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Traitement comme prévention (TasP) et U=U : Une personne vivant avec le VIH qui reçoit un traitement antirétroviral efficace et maintient une charge virale indétectable ne transmet pas le virus lors de rapports sexuels (« Undetectable = Untransmittable », U=U). La mise sous traitement rapide après diagnostic et le maintien de l’adhérence sont donc des piliers préventifs majeurs.

Prévention de la transmission mère–enfant (PTME) : Dépistage systématique des femmes enceintes, mise sous traitement antirétroviral (ART) pour les mères séropositives et conseils sur l’alimentation infantile sont des interventions qui ont fortement réduit la transmission verticale lorsque correctement appliquées.

Nouveautés et perspectives technologiques

Les injections longue durée et nouveaux antirétroviraux préventifs comme l’injectable cabotegravir ou lenacapavir et d’autres agents longue durée représentent une avancée majeure pour les personnes ayant des difficultés d’adhérence quotidienne. L’OMS a récemment recommandé l’élargissement d’accès à certaines de ces options et de nouveaux accords prévoient une mise à disposition plus large à coûts réduits. Ces innovations pourraient transformer la prévention si elles sont accompagnées d’un déploiement équitable.

Focus sur la Journée mondiale de lutte contre le sida

Célébrée chaque 1er décembre, cette journée mondiale mobilise gouvernements, ONG, médias et communautés pour rappeler l’urgence de la réponse au VIH. Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida de cette année est « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida ». Ce thème insiste sur les droits humains, la résilience face aux ruptures et la nécessité de reconstruire la réponse au VIH en période d’incertitude. Ces campagnes servent à attirer l’attention, mobiliser des ressources et promouvoir des actions concrètes (dépistage, sensibilisation, plaidoyer).

Pour les institutions nationales tels que le Conseil National de Lutte contre le SIDA au Togo (CNLS Togo), le Programme National de Lutte contre le Sida, les Hépatites Virales et les IST (PNLS-HV-IST), la Journée mondiale de lutte contre le Sida est une opportunité d’organiser des campagnes de dépistage de masse, des distributions de préservatifs, des conférences de mobilisation et des actions de sensibilisation ciblées (jeunes, marchés, communautés rurales). Le jour mondial sert aussi à rendre visible les personnes vivant avec le VIH et à combattre la stigmatisation.

Raymond DZAKPATA

Source : « UNAIDS-Global AIDS Update 2024: The Urgency of Now. »

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Esther KOLANI

Le VIH/Sida demeure une menace sanitaire mondiale. Malgré des progrès considérables en traitement et en prévention, les nouvelles infections stagnent dans plusieurs régions et des inégalités entravent l’accès aux interventions. Les stratégies de ...

VOUS POURRIEZ AUSSI AIMER