Riposte au VIH : 68 % de réduction des infections, bilan encourageant pour le Togo

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Extrait de l'article: La communauté internationale a célébré la Journée mondiale de lutte contre le sida, un rendez-vous annuel consacré au bilan des avancées, aux défis persistants et au renouvellement des engagements contre le VIH, chaque 1er décembre....

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La communauté internationale célèbre chaque 1^er décembre la Journée mondiale de lutte contre le sida, un rendez-vous annuel consacré au bilan des avancées, aux défis persistants et au renouvellement des engagements contre le VIH. Au Togo, la commémoration a été marquée par une conférence de presse organisée par le Conseil national de lutte contre le sida et les IST (CNLS). La rencontre a été présidée par le ministre délégué auprès du ministère de la Santé, Professeur Tchin Darre.

Sous le thème mondial « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », l’édition 2025 appelle les pays à renforcer la résilience de leurs systèmes de santé, fortement mis à l’épreuve par des crises multidimensionnelles : pandémies, conflits, pressions économiques, ruptures de services essentiels. L’objectif est de construire une riposte au VIH plus inclusive, durable et capable de résister aux perturbations futures.

Prof Pitché Vincent, Coordonnateur du SP/CNLS-IST Togo

Le Togo a choisi un angle complémentaire et stratégique, « Mobilisons-nous pour la triple élimination VIH – Syphilis – Hépatite B chez les enfants ». Cette orientation s’inscrit dans les engagements régionaux visant à éliminer simultanément trois infections transmissibles de la mère à l’enfant, un enjeu majeur pour la santé publique.

Devant les acteurs de la société civile, des médias et des partenaires présents, le CNLS a présenté les données actualisées de la riposte nationale pour l'année 2024. « Le Togo a enregistré des avancées majeures dans la lutte contre le VIH, grâce à l’engagement du gouvernement et de ses partenaires, permettant une réduction significative de la morbidité et de la mortalité, ainsi qu’une amélioration de l’espérance de vie. Les services de diagnostic et de prise en charge répondent aujourd’hui aux normes standards, offrant un réel soulagement à la population.», a déclaré Prof Tchin Darre, ministre auprès du ministère en charge de la santé.

Dépistage et prévention : des efforts soutenus

Selon le CNLS, 594 329 personnes ont été dépistées au VIH au cours de l’année 2024. Par ailleurs, plus de 16 millions de préservatifs ont été distribués sur le territoire, signe d’un renforcement de la prévention combinée.

Les données révèlent une régression significative des nouvelles infections, 6 300 nouvelles infections en 2010 contre 2 100 nouvelles infections en 2024, soit une baisse de 68 % en quatorze ans, tous âges confondus.

Du côté des décès liés au sida, la tendance est également encourageante. 1 800 décès en 2024, ce qui représente une diminution de 68 % depuis 2010. Chez les enfants de 0 à 14 ans, cette baisse atteint 69 %.

Vue partielle des participants lors de la cérémonie

Le Togo proche des objectifs « 95-95-95 »

Le CNLS a souligné l’importance des progrès réalisés dans l'accès au traitement antirétroviral (ARV) et dans le suivi des personnes vivant avec le VIH.

En 2024, le Togo atteint 92 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut (1er 95), 99 % de celles qui connaissent leur statut sont sous traitement ARV (2e 95), 92 % des personnes sous ARV ont une charge virale supprimée (3e 95).

Ces résultats placent le pays très proche des objectifs mondiaux 95-95-95, qui visent à contrôler l’épidémie d’ici 2030.

Une inquiétude persistante : la transmission mère-enfant

Malgré les progrès, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) demeure préoccupante.

Le CNLS rapporte un taux de transmission de 13 %, soit près du triple de l’objectif national fixé à 5 %. Ce taux, encore trop élevé, s’explique par des ruptures de services prénatals, un dépistage tardif ou insuffisant chez les femmes enceintes, des limites dans l’observance thérapeutique, l’accès inégal aux soins dans certaines zones rurales.

La triple élimination (VIH–Syphilis–Hépatite B) reste donc un défi majeur pour les années à venir.

Dr Yayé Kanny Diallo, Directrice Pays ONUSIDA au Togo et Bénin

Un appel à la vigilance : ne pas relâcher les efforts

Dans son message, le Coordonnateur du CNLS, Prof Pitché Vincent, a appelé à une mobilisation continue. « La bataille contre le VIH continue. Même si la situation au Togo est encourageante, chaque interruption de service, chaque personne non dépistée, chaque traitement non suivi peut inverser la tendance. », a-t-il souligné.

Ceci souligne l’importance du dépistage régulier, du maintien des chaînes d’approvisionnement, de la lutte contre la stigmatisation, du financement durable de la riposte.

Les avancées enregistrées sont significatives, mais les défis, notamment la PTME, appellent à une action concertée de l’État, des partenaires, des professionnels de santé, des organisations communautaires et de la population elle-même.

Raymond DZAKPATA