Alerte santé : brûlage aux pneus des carcasses de caprins
- Posted on 29/07/2022 16:07
- Film
- By samueldegbe@sante-education.tg

Extrait de l'article: La viande de caprins est très prisée dans l’alimentation togolaise. Elle se retrouve dans diverses sauces dans les restaurants ainsi que dans les repas de cérémonies dont les fêtes de fin d’année et baptêmes.
La
viande de caprins est très prisée dans l’alimentation togolaise. Elle se
retrouve dans diverses sauces dans les restaurants ainsi que dans les repas de
cérémonies dont les fêtes de fin d’année et baptêmes. Dans le processus de traitement des
carcasses de caprins après l’abattage, il y a l’étape de brûlage qui consiste au flambage de la peau pour faciliter
l’élimination du poil. Malheureusement la plupart des bouchers au Togo
utilisent les pneus usés des véhicules comme combustibles.
Les
pneus contiennent des produits très toxiques
Les
pneus sont constitués d’assemblages de caoutchouc synthétique contenant des
produits benzéniques connus pour leur effet cancérigène chez l’Homme. Lorsque
les pneus sont brûlés, le caoutchouc se dégrade et dégage divers produits très
toxiques pour les poumons notamment le dioxyde de souffre, l’oxyde de carbone.
Le
dioxyde de soufre est le meilleur complexant de l’hémoglobine ; il s’oppose à
la fixation de l’oxygène sur l’hémoglobine, donc perturbe les échanges gazeux
au niveau des poumons. Dans la thèse du
Docteur Vétérinaire Poconam Djablaté Douti soutenue en mai 1986, il décriait déjà cette pratique de brûlage de caprins dans les abattoirs au Togo. Hormis la pollution environnementale
qu’engendre ce brûlage, les opérateurs ou bouchers s’exposent à de graves
dangers sanitaires.
En
effet, leur peau est constamment noircie par le goudron, qui finit par boucher
les pores de la peau. Ils ont également de fortes chances de souffrir de
pneumonies à moyen ou à long terme, par accumulation des produits toxiques
qu’ils inhalent chaque jour.
Conséquences
sur les consommateurs
Les consommateurs de viande de caprins brûlés à l’aide de pneus s’exposent aussi à ces dangers sanitaires du fait de dépôts de particules nocives sur la viande brûlée. Ils risquent de développer des pathologies graves comme le cancer, la pneumonie, les difficultés respiratoires, un système immunitaire faible. Malheureusement, la plupart d’entre eux ignorent ces graves conséquences sur l’environnement et la santé.
Brûler
par d’autres moyens
A la
lumière des effets toxiques et des dangers que peuvent entraîner les produits
de dégradation de ce combustible, les opérateurs des abattoirs devraient
rechercher d’autres sources de combustible pour le brûlage de caprins, telles
que le gaz, le biogaz. Les consommateurs
devraient être sensibilisés sur les dangers de cette pratique et davantage
exiger l’adoption de sources d’énergies alternatives et moins polluantes.
Source : Vétérinaires Sans Frontières-Suisse (VSF)