Risques sanitaires dans le transport des carcasses de viande
- Posted on 12/10/2022 16:46
- Film
- By raymonddzakpata@sante-education.tg

Extrait de l'article: A Lomé, la disponibilité quotidienne de la viande de petits ruminants sur le marché occupe une place importante dans la consommation des denrées d’origine animale de la population. Or, le transport de cette viande pour l’approvisionnement des...
A Lomé, la disponibilité
quotidienne de la viande de petits ruminants sur le marché occupe une place
importante dans la consommation des denrées d’origine animale de la population.
Or, le transport de cette viande pour l’approvisionnement des marchés de
consommation est marqué par de nombreuses défaillances. En effet, les pratiques
de transport et les moyens utilisés sont non-conventionnels. A cause de
l’absence d’engins de transport spécifique à cette catégorie d’aliments, les
acteurs (bouchers restaurateurs, consommateurs) font recours aux moyens de
transport non-conventionnels et selon leur convenance. Le plus souvent les
taxi-moto communément appelés « zémidjan », les motos personnelles, les
tricycles sont mis à contribution. Rarement les véhicules taxis ou personnels
sont utilisés compte tenu des coûts liés aux transports et de leurs non-praticités
comparé aux motos et tricycles. Seulement le conditionnement de la viande
pratiqué dans ces types de transport ne garantit évidemment pas une bonne
hygiène des viandes, qui sont très souvent en contact avec le milieu ambiant.
Ce qui augmente les dangers telles que la poussière, la fumée des tuyaux
d'échappement et les contaminations diverses pour la viande. Ces moyens de
transports sont dépourvus de toutes les commodités que doit offrir un engin de
transport de viande fraîche comme le stipulent les normes qui précisent
l’utilisation des engins de transport isotherme, frigorifique ou calorifique
munis d’équipements adaptés.
Manque
d’hygiène dans le transport de viande de petits ruminants, « une épée de
Damoclès au-dessus de la tête » de la population
La précarité des conditions de
transports des viandes s’observe chaque jour au niveau des marchés, des lieux
d’abattage, des lieux de vente et des lieux de préparation des denrées. Mais malheureusement,
que ce soient les clients-consommateurs, ou les acteurs (bouchers
restaurateurs, consommateurs) tous assistent impuissamment à l’expansion du
phénomène. Il n’est pas rare de voir des carcasses de viandes transportées sur
le dos ou directement au contact de vêtements crasseux couverts de sang frais
et coagulé. Parfois ce sont des carcasses transportées à l’arrière de
taxis-motos, de tricycles sans aucune protection ni support, les exposant ainsi
à l'air poussiéreux et aux divers contaminants. En outre, les engins
utilisés par les bouchers servent aussi de transport d’autres produits
alimentaires et non alimentaires (batteries, huiles de vidange) ; ces
produits peuvent entrer en contact ou se déverser sur la viande lors du
transport.
Ces conditions de transport
occasionnent la souillure de la viande par des particules généralement visibles
par les consommateurs. Ces particules pourraient mettre en danger leur santé en
transmettant des germes telles que les salmonelles, responsables de graves
typhoïdes et paratyphoïdes mais aussi de toxi-infections alimentaires chez
l'homme. Ces germes provoquent des troubles graves comme la diarrhée violente
et quelques fois sanglante, des nausées, des vomissements, de la fièvre, des
douleurs abdominales, la chute de tension, l’hypothermie, des céphalées.
Des efforts doivent être faits par les autorités municipales et sanitaires pour mieux réguler ce phénomène afin de préserver la santé des populations.
Les solutions existent pour améliorer
les conditions de transport des carcasses de viande. Au Nigéria par exemple, des
bouchers de l’Etat de Gombe ont acquis de motos équipées de caisses en
aluminium à l’arrière. Cette pratique peut inspirer les acteurs à Lomé. Mais il
est nécessaire que les autorités s’impliquent davantage pour organiser les
modalités de transport, faciliter la formation et le financement des acteurs.
Aussi il faut que les acteurs soient mieux organisés.
Source :
VSF-Suisse