Emballage plastique : tueur silencieux

Emballage plastique : tueur silencieux
Extrait de l'article: Au Togo, de nombreuses personnes achètent leurs aliments chauds dans des sachets et des emballages en plastique. Cette pratique très courante, comporte malheureusement des risques pour la santé. Utiliser des sachets plastiques pour emballer les alime

Au Togo, de nombreuses personnes achètent leurs aliments chauds dans des sachets et des emballages en plastique. Cette pratique très courante, comporte malheureusement des risques pour la santé. Utiliser des sachets plastiques pour emballer les aliments chauds entraîne leur contamination par l’antimoine ou le Bisphénol A, qui sont des composés cancérigènes.

Pour acheter un repas, la plupart des gens font recours aux sachets plastiques. Plus besoin de traîner des plats. Il suffit de trouver un sachet et le tour est joué. Que ce soit le riz, haricot, « Akpan », « Kom », les beignets, chacun se reconnait. On est même les premiers à réclamer qu’on emballe dans le plastique. Pour Afoua Salifou, 30 ans, vendeuse de bouillie à Agoè Démakpoè, il est question de paresse notoire chez les clients ; car ils disent souvent que les bols, gobelets, assiettes les encombrent et préfèrent acheter de la bouillie dans les sachets. « La faute n’est pas à nous les bonnes femmes puisque nous ne répondons qu’à la demande de nos clients. C’est ce que demandent les clients que nous faisons. Et il y en a même certains qui se fâchent en absence du sachet quand nous vendons », a-t-elle souligné. On peut aussi remarquer que certains employés, salariés ou artisans qui vont au travail, achètent leurs nourritures de la maison en sachet parce que dans leur zone de travail, il n’y a pas assez de nourriture et le peu qu’on trouve coûte cher.

Certains clients réclament même de doubler l’emballage pour bien cacher la nourriture. Ils disent d’ailleurs que les sachets sont assez disponibles dans les marchés. Avec 250 F on se procure le paquet de 100 petits sachets plastiques, communément appelés « Plastiques blancs » ce qu’on utilise le plus dans les boutiques et dans les ménages.

Composition de ces emballages

Les matières plastiques sont des matériaux organiques constitués de macromolécules.  Les plastiques sont des dérivés du pétrole. Ce sont des polymères obtenus par polymérisation, on part d’une molécule simple dans le but de faire accrocher cette molécule avec ses voisines identiques pour former une grande chaîne de molécules dite macromolécule. En effet, composés d'éléments comme le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote ou le soufre, les plastiques sont issus majoritairement du pétrole ou du gaz naturel. La fabrication des sachets et emballages plastiques demande l’utilisation des substances comme : le polyéthylène (utilisé dans la fabrication de bouteilles et d'emballages plastiques), l’antimoine, le bisphénol-A, le polychlorure de vinyle (intervenant dans la fabrication d'emballages de supermarchés), le polycarbonate (utilisé dans la confection de biberons, de tasses et de bonbonnes d'eau), qui sont des substances très dangereuses pour la santé humaine.

Plastique et chaleur

Le problème est que le plastique a un ennemi : la chaleur. En effet, le danger des plastiques vient essentiellement des adjuvants, des solvants, des catalyseurs et autres produits chimiques qui sont utilisés pour provoquer la polymérisation, pour teinter, ou pour modifier les propriétés des plastiques. 


La plupart du temps, les effets négatifs viennent de la dégradation thermique des plastiques (quand on les chauffe ou qu’on les brûle). Cela libère des produits chimiques dans les éléments en contact avec le plastique ou dans l’air (dans le cas de la combustion). En fonction des produits chimiques et de la quantité que l’on ingère, il y a des risques plus ou moins grands pour la santé. 

Attention, c’est un poison

D’après les études du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le plastique est un poison pour l’environnement et la santé humaine. En effet, plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. Cependant les micro-plastiques se transforment en minuscules particules de plastique et pénètrent dans la nourriture, l’eau et l’air. Ainsi chaque personne sur la planète consomme plus de 50 000 particules de plastique par an.   A en croire une serveuse de riz à l’université de Lomé, « quand on met des produits chauds dans les sachets, ces substances se dissolvent rapidement. Si c’est un aliment, c’est clair que ça devient du poison. Nous devons faire attention ou limiter au maximum leurs utilisations ». L’ingestion des aliments chauds provoque parfois des troubles digestifs dus à la toxicité engendrée par ces sacs plastiques surchauffés. Lorsqu’on emballe du riz, du couscous ou du haricot avec du plastique, en déballant on a une petite couche d’huile sur l’aliment qu’on va consommer. Cette couche d’huile n’est rien d’autre que l’hydrocarbure liquéfié prévenant du plastique, qui lui-même est fabriqué à partir des déchets d’hydrocarbures. Conséquence : on consomme des produits toxiques. Le plastique libère dans l'eau ce que l'on appelle des perturbateurs endocriniens. Leurs effets à très faible dose sont encore peu perçus. Mais certaines études ont montré que l’emballage des aliments très chauds dans des sachets plastiques augmente leur contamination par des composés et substances cancérigènes. Au contact de la nourriture, il entraîne la production de phtalates, des substances cancérigènes dont la dose augmente avec la durée de conservation. L’usage des sachets noires, n’est pas loin d’être un poison. Selon Christian Konfo, Enseignant de nutrition à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) au Bénin et à la Faculté des Sciences Agronomiques, « l’origine pétrolière du sachet fait que le risque majeur auquel est exposé le consommateur est le cancer car les sachets noirs sont essentiellement constitués d’Alcène. D’autres conséquences parallèles, sont : l‘ingestion du plomb et du monoxyde de carbone ».
Christian Konfo, estime que le plomb introduit dans le corps sous quelque forme que ce soit est très toxique. « Ce métal pouvant être libéré par la chaleur des aliments dans le sachet a des effets qui se font généralement sentir après une période d’accumulation du métal dans l’organisme. L’empoisonnement se manifeste par l’anémie, la faiblesse sexuelle, la constipation, la colique. Le monoxyde de carbone quant à lui est un terrible poison. En cas d'inhalation, il se combine de façon quasi irréversible avec l'hémoglobine du sang à la place du dioxyde de carbone, provoquant une anoxie et conduisant à l'asphyxie. La libération du Monoxyde de Carbone ne fait suite qu’à un traitement thermique de haute température comme faire du feu avec le sachet », explique l’enseignant en nutrition.

Alerte sur les maladies chroniques

De nombreuses études montrent que des éléments toxiques présents dans la fabrication du plastique peuvent migrer dans un aliment chaud. L’ingestion de tel repas provoque parfois des pathologies dues à la toxicité engendrée par ces plastiques surchauffés.

D’après Mathieu Tobossi, Spécialiste en Hygiène et qualité alimentaires, même les aliments non chauds sont aussi soumis à des transferts des particules ce sont souvent des plastiques souples ou en PVC qui sont riches en dioxyne et en phtalates qui sont susceptibles de transférer des matières aux aliments qu’ils contiennent bien que ceux-ci ne soient pas chauds et donc le délais  que l’aliment fait dans le plastique est ici à prendre en compte plus ça dure dans l’emballage plastique, les particules commencent par passer dans le contenu.


« Si nous prenons les matières qui ont été surajoutées aux plastiques afin de les aider à être souples, résistants, incassables, flexibles, nous avons ce qu’on appelle le bisphénol A.  Le bisphénol A, sa dangerosité est beaucoup plus sur le plan reproductif. C’est une matière « reprotoxique ». C’est-à-dire chez les hommes ca les rend infertiles. Parce que ça provoque ce qu’on appelle la perturbation endocrinienne. La perturbation endocrinienne donne la perturbation du sperme. Les testicules vont totalement perdre leur volume. Ça donne les troubles de testostérone alors que la testostérone c’est l’hormone principale chez l’homme. Le bisphénol A donne aussi la faiblesse sexuelle », explique Mathieu Tobossi. Chez les femmes, il y a le syndrome polykystique ovarien. Les femmes ont des troubles de menstruation. « Les règles qui vont sauter 2-3 mois et revenir après. Avec ça elle ne peut pas ovuler, ni féconder ni concevoir. Il y a aussi l’endométriose qui donne des douleurs pas possibles pendant la menstruation », indique-t-il.

« Lorsque nous prenons une autre matière qu’on prend pour fabriquer les plastiques, nous avons le polypropylène. Le polypropylène permet au plastique d’être résistant, d’être indéchirable et d’être recyclable. A ce niveau, lorsque le polypropylène retrouve le bisphénol A dans un plastique, et que les deux migrent dans le repas, la dame qui va consommer ce repas à le risque de développer le cancer de sein. », souligne Mathieu Tobossi.

Il y a aussi une autre matière qu’on appelle phtalates. Cette matière a comme propriété de rendre le plastique flexible. D’après le spécialiste en hygiène et qualité alimentaires, « si cette matière s’accumule dans les graisses après ça se diffuse dans le système gastro-intestinal. Ça se diffuse dans le foie, les reins, les muscles, les poumons, les testicules et dans le lait maternel chez la femme allaitante. Donc le bébé est exposé.   La matière phtalates a aussi un effet tératogène c’est-à-dire qu’elle provoque des risques de malformations du fœtus. Les enfants qui vont naitre avec six doigts, avec les fentes labiales, des pieds qui ne sont pas en forme. Il y a aussi la réduction du poids du fœtus. »

Une quatrième molécule qu’on peut retrouver dans les sachets plastiques : ce sont les dioxynes. Le spécialiste affirme que les dioxynes elles sont hautement cancérigènes et perturbateurs des hormones au point que la reproduction est perturbée tout ce qui est liée aux hormones est perturbé. Les dioxydes provoquent aussi une affection du système immunitaire.

Que faire alors ?

Une solution magique n’existe pas. « La première précaution qu’il faut prendre c’est de sensibiliser. Si celui qui utilise la matière plastique ne sait pas quel risque ou le danger sanitaire qu’il court, il ne peut pas prendre la résolution de s’en débarrasser ou de s’en méfier.  Secondo, lorsque nous allons acheter les denrées chaudes dans les sachets plastiques, il faut qu’une fois à la maison rapidement qu’on les transvase dans le récipient en inox, en porcelaine en verre et autres. Ceci pour éviter que la durée ou le temps de contact provoque les particules dans la denrée qu’on veut consommer. », indique Mathieu Tobossi, Spécialiste en hygiène et qualité alimentaires.

Pour limiter les dégâts réels que cause l’utilisation des sachets plastiques dans le pays, il revient à chacun de faire l’effort pour limiter au maximum leurs utilisations. A l’université de Lomé, par exemple, depuis le début de la rentrée académique 2019-2020, l’usage des sachets plastiques noirs a été interdit.  


« Il faut jeter les emballages plastiques qui présentent  des signes d’usure ou bien de dégradation et éviter de consommer le contenu. Les couverts, les plats, les couteaux, les fourchettes en plastiques que nous avons dans nos maisons, il faut s’en débarrasser c’est des dangers  que nous trainons dans nos cuisines. », martèle le spécialiste.

Il est aussi important de préférer les aliments comme « Akpan » « Egblin », « Ablo » conservés dans les feuilles. « Lorsqu’on va mettre du chaud dans la feuille, il y aura  transfert  de propriétés thérapeutiquse dans cet aliment là parce que lorsqu’on prend les feuilles  et quand on les fait infuser ou bien on les expose à la chaleur, on arrive à  en sortir des particules thérapeutiques. En mangeant « akpan », « Egblin » ou « Ablo » dans la feuille de bananier,  manioc ou teck, vous avez plus de chance aussi  de vous traiter indirectement. Je préfère qu’on utilise les feuilles. Si les feuilles sont bien lavées, désinfectées, le risque d’infection est moindre  parce que le chaud  au contact des microbes qui pourraient se retrouver sur ces feuilles  avec un bout de temps les microbes seront  détruit et donc le repas sera idem de grand danger», recommande Mathieu Tobossi

Abel OZIH & Joseph GANGUI

Auteur
santé éducation
Rédacteur
Abel OZIH

Au Togo, de nombreuses personnes achètent leurs aliments chauds dans des sachets et des emballages en plastique. Cette pratique très courante, comporte malheureusement des risques pour la santé. Utiliser des sachets plastiques pour emballer les alime

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